Le surpoids n'est pas seulement mauvais pour notre santé, il coûte aussi beaucoup d'argent à la société. Chaque année, le gouvernement belge perd au moins 4,5 milliards d'euros en raison des coûts directs et indirects liés au surpoids et à l'obésité.
Pour connaître l'état de santé de la population belge, Sciensano organise une grande enquête de santé tous les 4 à 5 ans. Plus de 10 000 Belges remplissent alors un questionnaire sur leur état de santé, leur style de vie et la fréquence à laquelle ils consultent un service de santé, comme un médecin généraliste ou un spécialiste.
Sur la base du poids et de la taille saisis par les Belges eux-mêmes en 2018, il semble que presque la moitié (49%) de la population adulte belge en surpoids et que 16 % d'obèses l'habitude d'être. Plus d'hommes (55 %) que de femmes (43 %) étaient en surpoids. Le surpoids correspond à un Indice de Masse Corporelle (IMC) ≥ 25, obèse ou obèse correspond à un IMC 30. L'IMC indique si vous êtes d'un poids santé par rapport à votre taille.
Mais qui n'a jamais arrondi son poids ? Les gens ne remplissent pas toujours leur taille et leur poids avec précision. C'est pourquoi en 2018 une infirmière a également rendu visite à une partie de la population belge pour des mesures plus précises. Un peu comme l'examen de médecine d'autrefois, mais à la maison. Et que montrent ces mesures ? Pas moins de 55 % des Belges adultes souffraient de surpoids . en 2018 et 21 % était obèse † Un peu le saviez-vous :les femmes saisissaient plus souvent un poids et une taille qui ne correspondaient pas aux mesures objectives.
En croisant les données de l'enquête santé avec les données de l'assurance maladie de 2013 à 2017, des chercheurs de Sciensano et de l'UGent ont pu découvrir combien le gouvernement belge dépense pour le remboursement des soins ambulatoires, des soins hospitaliers et des médicaments. Ils ont calculé les coûts des soins de santé par catégorie de poids :insuffisance pondérale, poids normal, surpoids et obésité.
Si l'on zoome sur les coûts des soins de santé par catégorie de poids, on constate que les Belges en surpoids et obèses ont clairement plus à faire face aux maladies chroniques et ont donc aussi beaucoup plus de frais médicaux que les Belges ayant un poids normal. Le gouvernement belge dépense ainsi en moyenne 3,3 milliards d'euros aux coûts directs à la suite d'un surpoids. Cela représente environ 13,5 % des dépenses de santé annuelles. Cela concerne, par exemple, le remboursement des médicaments pour l'hypertension artérielle, une condition qui pèse le plus lourd dans les coûts directs. L'hypertension artérielle explique environ 13 % de la relation entre l'obésité et les dépenses de santé.
Il y a aussi les coûts dits indirects. L'enquête sur la santé montre que les employés obèses étaient plus susceptibles de s'absenter du travail pour cause de maladie. En multipliant le nombre de jours de maladie par le coût moyen national du travail par jour, nous avons calculé les coûts dus à l'absentéisme. Ces coûts étaient nettement (87 %) plus élevés pour les personnes obèses que pour les personnes de poids normal. Le surpoids et l'obésité parmi la population active belge génèrent ainsi un coût indirect annuel moyen à partir de 1,2 milliard d'euros avec lui.
D'autres pays ont déjà fait le même calcul. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a calculé que les dépenses de santé moyennes pour les personnes obèses sont 25 % plus élevées que pour les personnes de poids normal. En Europe, on estime que 70 milliards d'euros sont dépensés chaque année pour les soins de santé et les absences au travail dues à l'obésité.
De petits changements dans notre comportement feraient une grande différence. Près de la moitié des Belges (45%) ne mangent pas un fruit tous les jours. Un quart des Belges sautent leur portion quotidienne de légumes. En moyenne, un tiers de leur alimentation est constituée d'aliments ultra-transformés. Les aliments ultra-transformés ont une faible valeur nutritionnelle et ont subi des processus industriels complexes. Ils contiennent généralement beaucoup de sucre ajouté, de sel, de graisses saturées, d'arômes, de colorants et d'autres additifs. Vous pouvez les reconnaître par la longue liste d'ingrédients avec de nombreux ingrédients inconnus, tels que les bonbons, les boissons gazeuses, la viande transformée et la restauration rapide. Les Belges font également trop peu d'exercice. L'Organisation mondiale de la santé recommande aux adultes de faire au moins 150 minutes d'exercice modéré par semaine. En 2018, seuls 30 % des adultes belges ont atteint cet objectif. Cela pourrait être mieux.
La crise corona a introduit de nouveaux termes tels que « capsule corona », « bulle corona » ou « coronakilos ». Même si ce dernier terme révèle plutôt une tendance qui dure depuis bien plus longtemps… L'augmentation continue du surpoids et de l'obésité pèse lourdement sur le système de santé dans le monde. Le contrôle et la prévention du surpoids peuvent réduire les coûts socio-économiques de diverses maladies.
Les personnes en surpoids sont plus susceptibles de développer des maladies chroniques (diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, cancers), une qualité de vie réduite, des frais médicaux plus élevés et une productivité au travail plus faible. Cela entraîne non seulement un coût social élevé, mais surtout un coût humain élevé .
Aucun pays n'est encore parvenu à inverser la tendance. Tout comme la pandémie de COVID-19, la lutte contre la pandémie d'obésité nécessite une approche complémentaire à tous les niveaux politiques. En travaillant ensemble à l'international, nous avons réussi à développer plusieurs vaccins efficaces en un temps record. Les scientifiques du monde entier échangent constamment de nouvelles connaissances afin de réprimer le coronavirus. Un effort similaire est nécessaire pour lutter contre la pandémie d'obésité.
En savoir plus sur l'état de santé de la population belge sur le site www.Gezondbelgie.be.
Le calcul des coûts directs et indirects liés au surpoids et à l'obésité se trouve dans l'article 'Coûts des soins de santé et coûts de perte de productivité liés au surpoids en Belgique'.
Crédits :World Obesity Image.