Vous recourez au yoga pour optimiser votre état de bien-être ? Vous serez alors peut-être intéressé à connaître la médecine ayurvédique. Une approche préventive et curative, en Inde, promue souvent en complément des exercices yoga.
ShutterstockMédecine traditionnelle de l’Inde, la médecine ayurvédique s’intéresse à l’homme dans sa globalité et n’envisage pas l’individu comme séparé de son environnement. Curative, mais aussi et surtout préventive, elle intervient dans de nombreux domaines : alimentation, hygiène corporelle, mode de vie, spiritualité, etc., et dispose d’un arsenal de remèdes impressionnant.
Vous aurez recours à la médecine ayurvédique essentiellement de façon préventive, afin de vous maintenir en bonne santé.
Toutefois, vous pouvez utilement consulter un praticien si vous souffrez d’allergies, de douleurs chroniques, de stress ou de dépression, de troubles digestifs, hormonaux, urinaires (cystites) ou du syndrome du côlon irritable.
L’ayurveda (de ayur, vie, et veda, connaissance, savoir) est une approche globale de la santé. Elle se fonde sur l’idée que l’homme est constitué à l’image de l’Univers, par les mêmes éléments et les mêmes forces.
Ces éléments – l’éther, l’air, le feu, l’eau et la terre – sous-tendent tous les organismes vivants et sont toujours en mouvement :
Ces cinq éléments se combinent pour donner les trois forces d’énergie vitale appelées doshas. Chaque individu possède sa propre combinaison de doshas. De leur équilibre dépend la santé: si un dosha devient prédominant, l’état d’équilibre harmonieux est rompu et cela peut entraîner toute une série de perturbations dans le corps et l’esprit. La médecine ayurvédique intervient donc pour préserver cette harmonie.
Pour traiter votre problème de santé particulier, la médecine ayurvédique dispose de toute une série de plantes médicinales. Le praticien vous prescrit des mélanges plutôt qu’une seule plante. Le mélange nommé Amrit Kalash pourrait être une aide pour renforcer votre immunité. C’est aussi un antioxydant. Mais la préparation de vos remèdes est fonction de votre propre dosha.
Les préparations peuvent inclure des éléments d’origine animale. Le musc, sécrétion huileuse très odorante de la glande d’un chevreuil des hauts plateaux de l’Himalaya, sert à soigner les convulsions, et les macérations de scorpion, les piqûres de scorpion, selon le principe, bien connu en homéopathie, selon lequel « les semblables guérissent les semblables ».
Les pierres précieuses sont aussi utilisées. Votre praticien vous conseillera de les porter en contact direct avec la peau, ou bien de les coudre dans vos vêtements ; il peut aussi les faire macérer dans des teintures alcooliques (teintures mères), pour préparer des granules.
Les remèdes se prennent par voie orale, nasale, anale ou cutanée. Ils sont présentés sous forme de poudre, de pâte, de plantes séchées en tisane ou en décoction, de granules, de pilules, d’huiles pour les massages. Il en existe même sous forme de vin, de confiture ou encore de dentifrice. Pour faciliter la circulation de l’énergie vitale (prana), on «ouvre » les centres énergétiques (chakras) en y disposant des cristaux.
La constitution unique des doshas qui constitue chaque être humain détermine sa personnalité, ses forces et faiblesses physiologiques, ses facultés intellectuelles.
• Généralement, le praticien vous propose un massage avec de l’huile chaude. Ce massage, qui peut durer presque une heure, permet de stimuler les canaux et les points énergétiques du corps (les nadis et les marmas), similaires aux points d’acupuncture.
• Certains massages, comme l’abhyanga, peuvent se pratiquer sur soi-même. Assis, vous commencez à vous masser les pieds avec de l’huile chaude, puis vous remontez le long des jambes jusqu’aux genoux, aux hanches, au dos, au ventre, aux épaules, aux bras et aux mains. Chaque fois que vous rencontrez une articulation, vous tournez autour.
• Le massage s’effectue toujours en remontant vers le coeur.
Gardez-vous de toute automédication. Les remèdes ayurvédiques sont très actifs. Ils peuvent avoir des effets secondaires indésirables ou se révéler toxiques, d’autant que certains renferment des poudres minérales (souvent riches en métaux lourds). En 2004, le Center for Disease Control (CDC, instance américaine chargée du recensement des maladies) a reçu douze rapports d’empoisonnement au plomb lié à l’utilisation de médicaments ayurvédiques. La même année, une étude parue dans le JAMA (Journal de l’Association américaine de médecine) montrait que, sur 70 remèdes ayurvédiques, tous fabriqués en Asie du Sud-Est, 14 (soit 20%) contenaient du plomb, du mercure ou de l’arsenic à des taux pouvant être dangereux. Faites preuve de la plus grande prudence, informez-vous et, dans le doute, abstenez-vous !
Les traitements sont contraignants. Mal suivis ou inadaptés, ils peuvent se révéler toxiques. Toute prescription doit être faite par un médecin ayurvédique expérimenté.
En Inde, il faut de cinq à six ans pour former adéquatement un médecin à la pratique clinique de cette forme traditionnelle de médecine. En Occident, il n’y a pas encore de statut professionnel reconnu. Cependant, il existe depuis quelques années une nouvelle profession dont les praticiens pourraient porter le titre de techniciens en ayurvéda clinique. La qualité et la rigueur de l’enseignement peuvent varier considérablement d’un endroit à l’autre. La formation varie généralement de deux à trois ans.
Il peut associer un régime alimentaire, une cure de purification (panchakarma), des remèdes ayurvédiques, des massages, sans oublier des postures yoga à faire quotidiennement.
La première prescription de votre praticien passe par la mise en place d’un régime alimentaire. Pour la médecine ayurvédique, l’alimentation et les désordres dans la digestion sont à l’origine de la majorité de nos maux. De votre capacité digestive dépend l’élimination ou l’accumulation des toxines dans les doshas. Chaque aliment, classé selon un registre de six saveurs, influence les doshas. Si votre personnalité est de type kapha, des épices pourront vous être prescrites comme de véritables médicaments, car elles ont tendance à apaiser le kapha. L’utilisation de certaines plantes dans l’alimentation a aussi des visées préventives. Le praticien vous dira à quelle heure vous devez les manger et vous précisera aussi les façons de les préparer.
• La première consultation est assez longue. Prévoyez environ une heure.
• Le praticien vous pose des questions très précises sur votre mode de vie : votre alimentation, votre hygiène (comment vous vous lavez), si vous faites du sport, etc. Il s’intéresse également à la façon dont vos symptômes sont apparus : à quel moment du jour ou de la nuit ?
Dans quelles circonstances émotionnelles particulières ?
• Après l’interrogatoire, il procède à un examen clinique : il prend notamment votre pouls, ou plutôt, comme en médecine chinoise, vos pouls. En médecine ayurvédique, ces pouls correspondent aux différents doshas. Il examine ensuite le blanc des yeux, les oreilles, la peau, la langue, la bouche, la respiration, la voix, les articulations, voire les urines et les selles. Il peut aussi établir votre thème astral, la médecine ayurvédique intégrant l’astrologie dans son diagnostic.
• Grâce à toutes ces informations, il peut définir quelle est votre prakriti (votre combinaison de doshas) et le traitement adapté à votre cas.
Avant d’entreprendre votre traitement, vous devrez peut-être avoir recours au panchakarma (cinq actions). Il s’agit d’un procédé de dépuration pour chasser les toxines de votre corps. Il comprend un lavement intestinal, une purge, des vomissements provoqués, un traitement nasal et une sudation par bains de vapeur. Cette cure draconienne dure de trois à sept jours. Elle s’accompagne de massages des narines à l’huile chaude. Vous pouvez préparer votre organisme en vous mettant au régime la semaine précédente. Après la cure, une période de revitalisation d’une semaine est vivement conseillée. Attention, le traitement doit être effectué sous le contrôle d’un praticien chevronné.
Selon les préceptes ayurvédiques, vous devez, pour prévenir la survenue des maladies, adopter une hygiène de vie dont les règles sont très précises.
Il est difficile d’évaluer l’efficacité de la médecine ayurvédique, car les techniques de soin sont nombreuses et interdépendantes. De plus, c’est une médecine individualisée, c’est-à-dire que deux patients atteints de la même maladie seront traités de façon différente, ce qui rend impossible toute étude en double aveugle avec placebo. Plusieurs laboratoires de l’industrie pharmaceutique sont engagés dans des recherches sur les remèdes traditionnels à base de plantes médicinales. En Inde, sous l’égide notamment du Central Council for Research in Ayurveda and Siddha (CCRAS), les remèdes les plus utilisés font l’objet d’importantes recherches. Ainsi le Bacopamonnieri est étudié pour son action sur la mémoire : la plante pourrait trouver des applications dans le traitement de la maladie d’Alzheimer.
De même Mucuna pruriens, traditionnellement utilisé contre les tremblements de la maladie de Parkinson, ou Gymnema sylvestre (shardunika), qui fait baisser le taux de sucre dans le sang (action confirmée par des études chez le rat).
Selon certains historiens, il est probable que Samuel Hahnemann, le père de l’homéopathie, se soit inspiré des modes d’élaboration des granules ayurvédiques pour mettre au point ses propres procédés de fabrication de granules !
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