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Malade et emprisonné

Chaque année, la Belgique enferme environ 350 malades mentaux et handicapés mentaux après avoir commis un crime. En principe, cet internement n'est pas une punition. L'incarcération doit protéger la société et en même temps offrir une garantie de thérapie, en vue d'un transfert vers des soins normaux ou vers une cure. La pratique semble différente.

Plus d'un sur cinq se retrouve en prison et non dans un établissement psychiatrique fermé. Parce que l'aile psychiatrique de ces prisons est souvent surpeuplée, ils sont parfois dans une cellule avec des détenus « normaux ». La différence :ces derniers ont la perspective d'une libération. Ils peuvent compter à rebours.

Les internés bénéficient d'un séjour « à durée indéterminée ». Plus d'une centaine d'internés sont incarcérés depuis plus de dix ans, dix-sept depuis plus de vingt ans (chiffres de 2013). La plupart des détenus ont de multiples problèmes psychologiques. Plus de la moitié souffrent d'un trouble de la personnalité, un tiers d'un trouble psychotique. Une personne sur quatre souffre d'un handicap mental. Beaucoup luttent également contre la dépendance. Ils ne reçoivent souvent aucune ou aucune thérapie adaptée.

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Après plusieurs condamnations par la Cour européenne des droits de l'homme, les choses s'améliorent lentement. Le nouveau centre de psychiatrie légale de Gand peut accueillir 264 détenus. Une deuxième institution ouvrira à Anvers à l'automne. Ici, les résidents devraient être mieux soignés. Et ils sont sortis de l'atmosphère carcérale.

"Un régime pénitentiaire n'a pas pour objectif la guérison, mais le 'suivi' des gens", explique Kurt Van Goethem, psychologue et coordinateur de la thérapie à la prison d'Anvers. « Dans une telle institution, la thérapie a plus de poids. Les patients eux-mêmes pensent aussi davantage à la guérison. Nous avons parfois du mal à faire entrer les internés dans l'offre thérapeutique ici.'

La prison d'Anvers compte encore aujourd'hui une quarantaine d'internés dans une aile spéciale. Elle est impliquée dans la thérapie depuis 2007. "Les prisonniers peuvent suivre une forme de thérapie ici toutes les heures", explique Van Goethem, "allant du tai-chi à la musicothérapie en passant par une conversation avec un psychologue".

Anvers a également un projet thérapeutique très spécial en cours :Radio Begijnenstraat, du nom de la rue de la prison. Des détenus et ex-prisonniers font de la radio avec un drama thérapeute. Les participants peuvent écrire, enregistrer, diriger et éditer des textes. Une nouvelle émission est prête tous les deux mois, qui est ensuite écoutée collectivement en prison et diffusée dans le monde via le site www.hell-er.net.

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Van Goethem ne sait pas ce qui se passera lorsque les internés seront transférés dans le nouveau centre de la ville. "Nous espérons qu'un budget sera mis à disposition pour maintenir la thérapie ici pour les prisonniers 'ordinaires'. Parce que beaucoup d'entre eux profitent également de cette offre. Ils souffrent également de problèmes psychologiques et ont besoin d'un soutien psychologique. On a même l'impression que les problèmes augmentent. Toute personne qui suit une thérapie s'y attache. Les
prisonniers ont la chance d'acquérir un certain contrôle, même si c'est pour de petites choses. Cela aide.'

Deux nouvelles institutions pour internés sont également en construction en Wallonie. L'établissement fermé existant à Paifve devient une véritable prison. Les détenus qui s'y trouvent aujourd'hui sont transférés dans un nouveau centre de psychiatrie légale à proximité.

À Paifve, Sébastien Van Malleghem a réalisé des portraits pénétrants des internés entre 2011 et 2014. Son travail est également présenté dans une exposition au Musée Dr. Guislain à Gand, qui aborde la question de l'internement avec de l'art, du matériel documentaire, comme celui de Radio Begijnenstraat, et des témoignages.

(Non)traité. A propos de l'internement, de la culpabilité et des amendes se déroule du 6 mai au 15 octobre au Musée Dr. Guislain à Gand.

Plus d'infos :www.museumdrguislain.be


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