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L'intelligence artificielle convertit les signaux cérébraux en parole

Lorsque nous parlons, notre cerveau contrôle notre organe de la parole. Les scientifiques ont réussi à lire ce contrôle avec des scanners cérébraux. Et ils ont pu les convertir en mots compréhensibles et même en phrases.

Les personnes qui, suite à une maladie ou un accident, ne sont plus capables de parler, d'écrire, de taper ou de communiquer par gestes, trouvent parfois un dernier recours grâce à des systèmes complexes basés sur des mouvements oculaires (clignotement par exemple) ou de légers mouvements de la tête. Ces systèmes sont principalement connus des patients enfermés, mais aussi des personnes atteintes de SLA sévère - il suffit de penser à Stephen Hawking, décédé l'année dernière, et à son ordinateur vocal.

Malheureusement, ces systèmes sont lents (généralement ne générant pas plus de dix mots par minute) et leur sortie est loin d'être la parole. Nous parlons très vite, jusqu'à environ cent cinquante mots par minute.

C'est pourquoi les scientifiques essaient depuis des années de lire des mots et des phrases directement dans le cerveau via une interface dite cerveau-ordinateur. Malheureusement, c'est très difficile, car un signal cérébral n'est pas la même chose qu'un signal sonore qui devient un texte intelligible grâce à une installation audio.

Les neuroscientifiques américains ont maintenant habilement contourné cette lacune. En se concentrant sur l'activité cérébrale associée aux mouvements de nos organes de la parole (larynx, mâchoires, lèvres et langue), ils ont pu construire un "décodeur" qui convertit les mots et phrases "pensés" en texte tout à fait compréhensible.

Les chercheurs ont développé le décodeur en demandant à cinq volontaires de prononcer des centaines de phrases, avec ou sans son (juste l'expression faciale). Ils ont pu extraire suffisamment de données de l'activité cérébrale mesurée pour programmer un ordinateur vocal relativement fiable.

La revue Nature , dans lequel l'étude est parue, parle d'une percée majeure dans la recherche sur les interfaces cerveau-ordinateur. Bien qu'il précise immédiatement qu'il s'agit d'un premier prototype, et qu'un décodeur à part entière n'est pas encore pour demain.


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