Le vaisseau spatial américain Cassini a capturé une série d'images détaillées du courant-jet hexagonal unique autour du pôle nord de Saturne.
Le vaisseau spatial américain Cassini a capturé une série d'images détaillées du courant-jet hexagonal unique autour du pôle nord de Saturne.
Le courant-jet polaire de Saturne a une portée d'environ 30 000 kilomètres et des vitesses de vent allant jusqu'à environ 330 kilomètres par heure. En son cœur se trouve un tourbillon colossal. Nulle part ailleurs dans le système solaire on ne voit un tel système météorologique – pas aussi stable que cet « hexagone », du moins. Habituellement, les flux d'air comparables sont très turbulents et instables.
Les scientifiques soupçonnent que la stabilité du jet stream hexagonal a quelque chose à voir avec l'absence d'une surface planétaire solide qui montre de grandes différences régionales, comme sur Terre. Après tout, Saturne est en fait une grosse boule de gaz.
En prenant des images à travers différents filtres de couleur, les scientifiques ont pu déterminer que les aérosols - de petites particules en suspension dans l'air - dans et autour de l'hexagone ont des tailles différentes. Une grande concentration d'aérosols fins a été trouvée dans la zone délimitée par le courant-jet, tandis que des particules plus grosses peuvent être trouvées à l'extérieur. Ainsi, le courant-jet hexagonal agit comme une barrière, créant quelque chose qui ressemble au tristement célèbre trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique.
Le trou dans la couche d'ozone de l'Antarctique se situe également dans une zone délimitée par un courant-jet. Lorsque les produits chimiques présents dans l'atmosphère terrestre décomposent l'ozone en hiver, le courant-jet arrête l'apport d'ozone de l'extérieur. Sur Saturne, l'hexagone bloque l'approvisionnement en gros aérosols, qui se forment plus près de l'équateur sous l'influence de la lumière du soleil.
