Il existe un risque élevé, en particulier pour les athlètes d'endurance, que la déshydratation nuise à leurs performances.
Au moins 3 000 athlètes musulmans observeront les règles de jeûne du Ramadan pendant les Jeux olympiques. Il existe un risque élevé, en particulier pour les athlètes d'endurance, que la déshydratation nuise à leurs performances.
Le Ramadan de cette année commence le 20 juillet, une semaine avant la cérémonie d'ouverture olympique, et dure jusqu'à la fin des Jeux. Le Carême coïncide avec les Jeux Olympiques pour la première fois en 32 ans. Pendant le Ramadan, les musulmans ne sont pas autorisés à manger ni à boire du lever au coucher du soleil. Les musulmans sont parfois autorisés à faire une exception et à retarder le jeûne pour certaines raisons, mais tous les athlètes ne sont pas disposés ou capables de le faire. Au moins trois mille athlètes musulmans, en particulier de pays conservateurs comme l'Iran et l'Arabie saoudite, devraient respecter strictement le Ramadan.
Il semble évident que ne pas manger ou boire pendant un tournoi sportif intensif peut affecter la performance des personnes qui jeûnent peuvent saper les athlètes musulmans. C'est pourquoi la Commission islamique des droits de l'homme a déjà appelé en 2006 à organiser les Jeux olympiques à un autre moment, mais le Comité international olympique (CIO) a refusé. Un groupe de travail spécial s'est penché sur la question et a découvert qu'il n'était pas prouvé que le jeûne hypothèque les performances des athlètes musulmans.
Déshydratation
L'effet dépend du type de sport dans lequel un athlète concourt pour les médailles. Les athlètes de force, tels que les sprinteurs ou les haltérophiles, ne devraient pas rencontrer trop de problèmes. Une étude menée auprès de joueurs de football musulmans montre que le Ramadan ne diminue pas leurs compétences en sprint, mais que leur endurance diminue. Dans une autre étude, les athlètes musulmans ont couru en moyenne 5 448 mètres en une demi-heure pendant le Ramadan, mais 200 mètres de plus en dehors du Ramadan. En particulier, le risque de déshydratation, et non un manque d'aliments solides, peut expliquer les performances réduites des athlètes d'endurance à jeun. Un athlète qui boit trop peu est plus susceptible de s'épuiser physiquement et mentalement.
Les athlètes qui jeûnent pourraient "contourner" cet inconvénient en se rinçant la bouche uniquement avec une boisson riche en glucides, mais pas en avalant. Plusieurs études ont montré que les coureurs qui ne boivent pas pendant un contre-la-montre d'une heure peuvent encore améliorer significativement leurs performances lorsqu'ils se rincent la bouche avec une boisson riche en glucides. Le coureur n'obtient pas de glucides (et donc d'énergie) supplémentaires de cette façon, mais il semble que les glucides dans la bouche stimulent des récepteurs qui stimulent à leur tour certaines régions cérébrales impliquées dans la motivation. En "trompant" son cerveau, le cycliste peut puiser plus profondément dans ses réserves d'énergie disponibles.