Les traitements de cette maladie grave dont on ne guérit pas se sont nettement raffinés au fil des ans. De nouvelles classes de médicaments sont apparues, de même que des dispositifs qui permettent de libérer l’insuline automatiquement dans le sang. Bien que ce soit une maladie complexe, il est plus facile que jamais de la gérer.
Le pancréas possède des cellules spécialisées qui sécrètent de l’insuline, une hormone transportant le glucose (un sucre) du sang à toutes les cellules du corps. Il s’agit d’une fonction primordiale puisque le glucose constitue le carburant de l’organisme. En cas de diabète de type 1, on assiste à une confusion du système immunitaire qui détruit les cellules productrices d’insuline du pancréas. Comme les réserves d’insuline diminuent, les cellules sont privées de glucose, qui s’accumule alors dans le sang. L’organisme essaie de se débarrasser de cet excès de glucose par les reins, son système habituel de filtration. En conséquence, on se sent faible, on a le sentiment d’être affamé, on a fréquemment besoin d’uriner et on a toujours soif. D’ailleurs, si on ne boit pas suffisamment, on risque la déshydratation.
Lorsque le taux de glucose sanguin est très élevé, on parle d’hyperglycémie. De nombreux problèmes de santé peuvent en résulter. Ainsi, les vaisseaux sanguins et les nerfs peuvent être attaqués, entraînant l’insuffisance rénale, la cécité, la cardiopathie et d’autres complications.
On connaît trois formes de diabète. Le diabète de type 1, que l’on appelait autrefois «diabète juvénile», apparaît habituellement chez les personnes de moins de 30 ans.
Pour la prise en charge de cette maladie chronique, aux conséquences potentiellement graves, vous aurez besoin de soins médicaux spécialisés à long terme. Les soignants vous aideront à faire ce qu’il faut pour maintenir votre glycémie (taux de glucose sanguin) dans les limites normales et à vous administrer vous-même vos injections quotidiennes d’insuline. Vous devrez mesurer votre glycémie à quelques reprises durant la journée. Si elle est trop élevée, vous devrez vous injecter de l’insuline. Si elle est trop basse (on parle alors d’hypoglycémie), vous devrez consommer un aliment ou une boisson contenant du sucre, par exemple du jus d’orange ou une friandise. Sur le long terme, une alimentation équilibrée et de l’exercice régulier vous seront d’une aide précieuse pour la régulation de votre glycémie.
S’il est vrai que le diabète ne se guérit pas, il n’en reste pas moins qu’en surveillant votre glycémie et en veillant soigneusement à ce qu’elle reste dans des valeurs normales, vous pouvez diminuer considérablement votre risque de subir des lésions aux yeux, aux nerfs, aux reins et aux vaisseaux sanguins ainsi que d’autres complications associées à cette maladie. Chose rassurante, une fois que l’on commence à traiter son diabète, on se rend compte qu’on peut mener une vie normale.
L’insulinothérapie a pour objectif de maintenir la glycémie dans des valeurs normales; la quantité d’insuline administrée est déterminée par votre poids, votre alimentation, votre degré d’activité, votre état de santé général et divers autres facteurs. L’insuline étant détruite par les sucs digestifs, on ne peut la prendre par voie orale; elle doit être administrée sous forme d’injection.
Il existe différentes formes d’insuline permettant de répondre à diverses situations. L’insuline à action rapide (Humalog, Novolog) pénètre dans le sang en 15 minutes. On la prend avant de manger ou pour contrôler étroitement sa glycémie. L’insuline à action semi-prolongée et l’insuline à action prolongée agissent pendant plus de 24 heures. Relativement nouvelle, l’insuline glargine (d’origine ADNr) est particulièrement utile puisque ses taux restent stables pendant toute la durée de son effet. Le médecin vous aidera à établir un programme comportant l’une ou toutes ces formes d’insuline afin d’optimiser la maîtrise de votre glycémie. Dans bien des cas, on prescrit de l’insuline à action rapide avant de manger et de l’insuline à action prolongée entre les repas et durant la nuit.
La plupart des diabétiques nouvellement diagnostiqués découvrent avec surprise qu’il est relativement facile de s’injecter de l’insuline. Au bout de quelques rencontres avec votre instructeur (habituellement une infirmière), vous ne devriez avoir aucun mal à remplir la seringue, nettoyer votre peau avec de l’alcool et vous injecter sans douleur le médicament. Le stylo injecteur, qui utilise des cartouches d’insuline, est très pratique. Quant au dermo-jet, c’est un appareil dépourvu d’aiguille qui permet d’injecter l’insuline à haute pression; ce dispositif volumineux, cher et qui n’élimine pas la douleur, est apprécié des personnes qui craignent les aiguilles. Enfin, la pompe à insuline, qui fonctionne sur piles, libère continuellement de l’insuline à l’aide d’une sonde. Elle permet un contrôle plus étroit de la glycémie.
Respectez scrupuleusement votre programme d’injections, de mesures de la glycémie, de repas et d’exercice. Un tableau ou un petit agenda pourrait vous être très utile à cet égard. Choisissez vos aliments avec soin; votre état en dépend grandement. Il est possible que vous preniez du poids au moment d’entreprendre l’insulinothérapie, vos cellules ayant été privées trop longtemps de sucre mais, contrairement au diabète de type 2, l’obésité est rare chez ceux qui souffrent du type 1.
L’exercice constitue le meilleur moyen de maintenir son poids; il peut même avoir pour effet de diminuer vos besoins en insuline. En effet, lorsque le corps est actif, la demande de glucose augmente; l’organisme utilisera d’abord celui qui est dans le sang. Planifiez vos injections de manière à éviter de faire de l’exercice au moment d’un pic insulinique, à défaut de quoi votre glycémie risque de baisser dangereusement. En outre, évitez de faire de l’exercice lorsque votre glycémie est de plus de 300 mg/dl ou de moins de 100 mg/dl, ne faites pas vos injections à proximité des muscles que vous faites travailler intensivement et prenez une collation (pain, pâtes ou pomme de terre) 30 minutes avant votre séance.
Pour bien gérer le diabète, il faut doser l’insuline de sorte que la glycémie ne soit ni trop élevée ni trop basse. Il n’est pas toujours facile de préserver cet équilibre. Vous devrez mesurer votre glycémie une à quatre fois par jour. A titre indicatif, elle devrait être de 90 à 130 milligrammes par décilitre (mg/dl) avant de manger et de 100 à 140 mg/dl au coucher.
Pour mesurer la glycémie, on utilise habituellement un dispositif produisant une minuscule piqûre sur le bout du doigt. On dépose ensuite une goutte de sang sur une bandelette qu’on insère dans un glucomètre. Les dispositifs à microaiguille sont tellement fins qu’on sent à peine la piqûre. Vous pourriez aussi, après en avoir parlé avec votre médecin, utiliser une pompe à insuline. Cet étonnant appareil, que l’on porte sur soi, est programmé pour injecter de l’insuline automatiquement et en continu.
On réserve généralement la greffe du pancréas et la double greffe du pancréas et des reins aux diabétiques gravement atteints.
Voici quelques conseils qui vous aideront à mieux prendre en charge votre diabète de type 1: