Tout comme ce que nous mangeons peut affecter notre cerveau, faire des exercices pour entraîner son cerveau est aussi essentiel.
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Vous ne savez pas où vous avez mis vos lunettes? Le nom de ce nouveau collègue vous échappe? «Ces distractions montrent à quel point nous avons l’esprit occupé», souligne le Dr Zaldy Tan, directeur de la clinique des troubles de la mémoire à l’hôpital Beth Israel Deaconess de Boston. Si l’on n’est pas attentif, ajoute-t-il, les souvenirs ne se forment pas solidement, et nous avons de la difficulté à les faire remonter à la surface.
La clé, explique Harry Lorayne, auteur d’un livre sur la mémoire, c’est de se mettre «mentalement» en forme: «Nous exerçons notre corps, il faut que nos capacités intellectuelles suivent.» Bien sûr, il est possible de tout écrire ou de remplir son cellulaire ou son BlackBerry de notes. Mais si vous n’avez pas accès à ces appareils, ou si vous voulez simplement renforcer votre cerveau, essayez ces stratégies recommandées par des spécialistes.
«Comment diable s’appelle-t-il?»
• Soyez attentif. Quand on vous présente quelqu’un, écoutez vraiment le nom qu’on vous donne. Puis imaginez-en l’orthographe. Demandez: «Michèle avec un ou deux l?» Faites une remarque au sujet du nom pour vous aider à le mémoriser («Ah! Charpentier! Mon meilleur ami s’appelait comme ça»). Répétez-le plusieurs fois pendant la conversation et au moment de dire au revoir.
• Visualisez-le. Essayez de donner un sens aux patronymes difficiles. Pour Papadopoulos, par exemple, vous pouvez imaginer que votre papa préfère le dos à la poitrine de poulet, surtout l’os. Imaginez-le en train d’en manger. Puis regardez la personne, choisissez un trait particulier de son visage (sourcils touffus, yeux verts) et reliez-y le nom. Si M. Papadopoulos a un grand nez, imaginez un os de poulet à sa place! Plus l’image est saugrenue, mieux elle se gravera dans votre mémoire.
• Créez des associations frappantes. Imaginez Jean Everett perché au sommet de l’Everest. Vous voulez vous souvenir d’Annie Leblanc, directrice d’un bureau d’architectes? Imaginez-la devant un grand bâtiment tout blanc, tel le Stade olympique.
• Trichez. Complétez ces procédés par des moyens plus concrets. Quand on vous remet une carte de visite, griffonnez quelques notes au verso (grosses lunettes, habite à Drummondville,
a fréquenté la même université que moi). Cela vous dépannera quand vous aurez besoin d’un coup de pouce supplémentaire.
Vous serez surpris d’apprendre que ces raisons médicales peuvent expliquer pourquoi votre mémoire à court terme se détériore.
«Où ai-je encore fourré mes lunettes?»
• Décrivez mentalement vos actions. Soyez attentif à ce que vous faites, comme lorsque vous déposez vos lunettes sur la table. Dites-vous des choses comme: Je mets mes clés dans la poche de mon manteau. Vous garderez ainsi un souvenir précis du geste accompli, explique Gini Scott, spécialiste de la mémoire.
• Faites-en une habitude. Mettez un petit panier sur un coin du bureau. Déposez-y systématiquement vos clés, vos lunettes, votre cellulaire et tout autre objet qui semble passer son temps à se volatiliser.
«Mais qu’est-ce que je dois faire aujourd’hui?»
• Créez des repères. Pour ne pas oublier de faire quelque chose (envoyer une lettre de remerciements, passer chez le nettoyeur), utilisez la fameuse méthode des «petits cailloux»: au lieu d’empiler vos factures sur votre bureau, où elles passeront inaperçues et resteront impayées, mettez une banane dessus! Difficile de ne pas remarquer un tel objet dans un endroit inusité, explique Carol Vorderman, auteure d’un ouvrage sur la manière de développer un supercerveau.
• Dites-le en chanson. Pour se rappeler un petit nombre de choses (liste d’épicerie, numéro de téléphone, série de noms), adaptez-les à une chanson bien connue, conseille Carol Vorderman. Essayez «œufs, jambon, laitue, tomates et beurre» sur l’air d’Alouette.
• Trucs mnémotechniques. Vous vous souvenez peut-être du bon vieux «Mais où est donc Ornicar?» pour mémoriser les conjonctions de coordination? Composez votre propre litanie pour apprendre par cœur les prénoms de tous vos cousins (Etienne, Xavier, Théodore, Richard, Alex: EXTRA), une liste d’épicerie (bœuf, oranges, navet: bon) ou un code postal (Henry 3 Ans 6 Mois 7 jours).
• Utilisez votre corps. Vous n’avez ni stylo ni papier pour dresser votre liste d’épicerie? Utilisez les parties principales de votre corps, suggère Gini Scott. Commencez par vos pieds et montez vers votre tête. Supposons que vous deviez acheter de la colle, de la nourriture pour chat, du brocoli, du poulet, des raisins et du dentifrice. Imaginez votre pied coincé dans un pot de colle, un chat sur vos genoux cherchant de la nourriture, une tige de brocoli émergeant de votre poche, un poulet picorant votre nombril, une grappe de raisins pendant de votre menton et une brosse à dents dans votre bouche.
• Des repères, toujours des repères. Associez votre liste d’épicerie ou d’invités aux pièces de votre maison, à la configuration de votre bureau, à l’aménagement du jardin ou à votre itinéraire pour vous rendre au travail. Encore une fois, plus l’association est loufoque, plus vous vous en souviendrez, dit Gini Scott. Imaginez des pommes qui pendent du lustre de la salle à manger, un bol de céréales renversé sur le canapé du salon, des bulles de shampooing débordant de l’évier de cuisine, du fromage à tartiner sur votre couvre-lit…
N’hésitez pas à essayer l’un de ces exercices qui stimulent les neurones.
«Quel est mon mot de passe?»
• Mettez-le en forme. Donnez une forme à chaque chiffre: 0 ressemble à une balle ou à un anneau, 1 est un stylo, 2 un cygne, 3 des menottes, 4 un voilier, 5 une femme enceinte, 6 une pipe, 7 un boomerang, 8 un bonhom-me de neige, et 9 une raquette de tennis. Pour vous rappeler votre NIP au guichet automatique (mettons 4298), imaginez-vous sur un voilier (4) lorsqu’un cygne (2) vous attaque. Vous le frappez avec une raquette de tennis (9) et il se transforme en bonhomme de neige (8). Essayez donc d’oublier cette scène!
• Ça rime. Pensez à des mots qui riment avec les chiffres (de l’eau pour 0, un œuf pour 9, etc.). Créez alors une petite histoire: le maladroit (3) lui a offert de l’eau (0) au lieu d’un parfum (1), et il s’est fait battre (4).
«Je l’ai sur le bout de la langue!»
• Récitez l’alphabet. Vous ne vous souvenez plus du titre de tel film célèbre? Récitez l’alphabet à haute voix ou dans votre tête. Quand vous arriverez à la lettre J, cela devrait vous illuminer: Jésus de Montréal! Ce procédé fonctionne aussi pour les examens scolaires.
«Je ne me souviens plus de rien…»
• Lisez-le, tapez-le, répétez-le, écoutez-le. Pour mémoriser un discours ou la matière d’un examen, lisez vos notes et saisissez-les à l’ordinateur. Puis récitez-les, enregistrez-les et écoutez-les plusieurs fois; pour ne pas nuire à votre concentration, fermez la télé et éteignez votre ordi.
• Mettez-y de la couleur. Utilisez les caractères gras, le surlignage et les puces de couleur pour détacher les éléments clés de votre texte et ainsi vous faciliter la tâche.
• Faites un «plan». Imaginez votre quartier et placez mentalement un mot, un fait ou un nombre à chaque intersection.
Assurez-vous de savoir comment décupler la force de votre cerveau!