FRFAM.COM >> Science >> Environnement

Moins de glace de mer, alors quoi ?

L'Arctique gémit actuellement sous des températures anormalement élevées. Que se passe-t-il? Moins de glace de mer, alors quoi ?

L'Arctique gémit actuellement sous des températures inhabituellement élevées, ce qui se traduit par une zone extrêmement petite de glace de mer arctique. Il y a beaucoup de tweets sur ces sujets et les médias flamands ont également abordé le sujet. Mais alors quoi? La banquise fond toujours en été... Pourquoi est-ce important ?

Il fait plus chaud que la moyenne autour du pôle Nord depuis un certain temps maintenant. Aujourd'hui encore, des anomalies de température allant jusqu'à 20°C persistent en certains endroits de l'Arctique. Une anomalie est un écart par rapport à la moyenne de long terme, en l'occurrence de la période 1981-2010.

Moins de glace de mer, alors quoi ?

Une anomalie de + 6,06 °C s'applique à tout l'Arctique. Pour toute la planète +0,34 °C.

En même temps, il se passe aussi quelque chose d'étrange avec la banquise arctique. La surface de la banquise fond chaque été. C'est un phénomène naturel. Au mois de septembre, un minimum est toujours atteint puis la banquise commence progressivement à réapparaître

Moins de glace de mer, alors quoi ?

Pourtant, depuis le début de cette série d'observations, on n'a jamais vu la banquise repousser aussi lentement. C'est tellement anormal qu'on n'a jamais (depuis 1979) observé une aussi petite surface de glace de mer en octobre/novembre que cette année.

Il n'est pas facile de déterminer ce que sont la poule et l'œuf :est-ce qu'il fait plus chaud parce qu'il y a moins de glace de mer ou est-ce que la glace de mer a plus de mal à se développer parce qu'elle est plus chaude ?

Élévation du niveau de la mer

La banquise n'a pas d'influence directe sur l'élévation du niveau de la mer. Le niveau de la mer monte principalement en raison de l'expansion (l'eau de mer plus chaude prend plus de volume) et en raison de la fonte des glaces terrestres (glaciers et calottes glaciaires).

Modification des conditions météorologiques Des régions supérieures de la troposphère aux régions inférieures de la stratosphère, il existe un soi-disant vortex polaire au-dessus des pôles. Ce sont des zones de basse pression à grande échelle qui tournent autour des pôles, dans le sens antihoraire au pôle Nord et dans le sens horaire autour du pôle Sud. En dessous se trouve une grande masse d'air froid avec une densité élevée. Les vortex polaires montrent des fluctuations.

Parfois, il y a un fort vortex polaire, avec un noyau autour duquel le flux d'air est fortement concentré. A d'autres périodes on remarque un faible vortex polaire. Ensuite, il y a plusieurs cœurs avec un flux d'air moins organisé.

Moins de glace de mer, alors quoi ?

Un exemple d'un fort vortex polaire, à partir de novembre 2013

Moins de glace de mer, alors quoi ?

Un faible vortex polaire, observé en janvier 2014

En période de faible vortex polaire, le courant-jet (que l'on retrouve au-dessus de l'endroit où les types d'air polaire et tropical se rencontrent) montre une trajectoire beaucoup plus sinueuse. Dans ce cas, l'air arctique peut se déplacer plus facilement vers le sud et l'air tropical peut pénétrer dans les régions plus au nord.

Les climatologues soupçonnent qu'il existe une corrélation importante entre la quantité de glace de mer et la force du vortex polaire. Et oui, il y a aussi un faible vortex polaire en ce moment. Cela pourrait signifier que nous pouvons nous attendre à des épisodes froids au cours de l'hiver à venir. Attention tout de même, car les modèles climatiques en Europe prédisent un hiver un peu plus doux que la moyenne.

Une boucle de rétroaction positive dans le réchauffement climatique

La présence de glace de mer autour des pôles de notre planète garantit qu'une partie importante de l'énergie solaire entrante est réfléchie dans l'espace. Donc, moins de glace de mer signifie une eau océanique plus foncée et donc plus d'absorption de l'énergie solaire. En conséquence, des températures plus chaudes permettent à plus de glace de mer de fondre à nouveau. Ce sont donc des effets qui s'accélèrent mutuellement. De tels processus sont appelés rétroactions positives par les climatologues.


[]