Un interrupteur peut allonger l'horloge biologique des cellules de notre corps de 24 heures à 28 heures.
La vie sur Terre suit un cycle de 24 heures de jour et de nuit, de lumière et d'obscurité, de chaud et de froid. L'horloge biologique de notre corps s'adapte à ces fluctuations. Cela se fait, entre autres, en produisant ou en décomposant des protéines. Le travail de nuit, les déplacements entre les fuseaux horaires ou le passage de l'heure d'hiver à l'heure d'été peuvent perturber l'horloge. Cela peut être nocif pour la santé.
Ces dernières années, il est devenu clair que notre horloge biologique se trouve dans toutes les cellules du corps et qu'elle ne se dérègle parfois que localement, dans les organes ou les tissus. Les scientifiques ne savent pas encore exactement comment les cellules coordonnent ces fluctuations ou ce qu'elles font à notre corps lorsqu'un organe se dérègle.
Des chercheurs néerlandais et japonais veulent pouvoir mieux étudier ces problèmes locaux – et finalement les traiter. Ils ont développé la longdaysine, une substance qui bloque certaines enzymes et peut ainsi ralentir l'horloge biologique à un cycle de pas moins de 48 heures. Ils ont ensuite équipé le tissu d'une sorte d'interrupteur que les chercheurs peuvent actionner avec de la lumière. De cette façon, ils peuvent régler l'horloge biologique très localement dans le corps.
L'irradiation à la lumière violette ralentit le rythme quotidien d'une molécule sensible à la lumière de 24 à 28 heures, la lumière verte stoppe cet effet. Crédit :Issey Takahashi
Pour l'instant, les chercheurs ne mènent des expériences que sur des cellules en culture. Lorsqu'ils allument l'interrupteur, ils peuvent allonger le cycle quotidien des cellules de 24 à 28 heures. Lorsqu'ils l'éteignent, l'horloge revient à son cycle normal de 24 heures. Dans une prochaine étape, les chercheurs veulent tester le longdaysin avec interrupteur chez la souris.