Les filles et les garçons commencent parfois à s'inquiéter pour leur corps dès l'âge de huit ans, ce qui les expose à un risque de troubles de l'alimentation en vieillissant.
Les filles et les garçons commencent parfois à s'inquiéter pour leur corps dès l'âge de huit ans, ce qui les expose à un risque de troubles de l'alimentation en vieillissant. C'est ce qu'atteste une nouvelle étude britannique dont les résultats viennent d'être publiés.
D'où vient cette nouvelle ?
Des chercheurs britanniques ont interrogé 6 281 garçons et filles jusqu'à l'âge de 14 ans sur leurs habitudes alimentaires, leur confiance en soi, leur conscience corporelle, les troubles alimentaires maternels et s'ils se sentaient ou non obligés d'accorder plus d'attention à leur comportement alimentaire.
Les chercheurs ont voulu savoir si l'apparition des troubles alimentaires est causée par la préadolescence et quels en sont les facteurs de risque. A 8 ans, 5% des filles et 3% des garçons indiquaient déjà qu'ils n'étaient pas satisfaits d'elle ou de son corps. À l'âge de 14 ans, 18 % des filles et 3 % des garçons ont déclaré avoir subi une pression pour perdre du poids. A cette époque, 40% des filles avaient déjà suivi un régime contre 12% des garçons. Des crises de boulimie incontrôlées sont survenues chez 7,5 % des filles contre 3,5 % des garçons. Lorsque leur mère était aux prises avec des troubles de l'alimentation, les filles de 14 ans étaient beaucoup plus susceptibles d'être insatisfaites de leur corps, alors que ce n'était pas le cas pour les fils. Les crises de boulimie incontrôlées étaient plus fréquentes dans les familles ayant des difficultés financières, tant chez les garçons que chez les filles.
Les chercheurs concluent qu'il y a beaucoup de pression sur les jeunes filles pour qu'elles paraissent minces et qu'elles se concentrent sur leurs contours corporels dès leur plus jeune âge.
Comment devons-nous interpréter cette nouvelle ?
Il s'agit d'une étude à grande échelle qui révèle certains liens, mais ne peut pas démontrer de relations de cause à effet. Par exemple, les chercheurs ne peuvent pas montrer que la pression précoce pour avoir l'air mince est une cause de troubles alimentaires ultérieurs, mais ils trouvent un lien entre les deux. Les filles en particulier se préoccupent de leur apparence depuis l'enfance et une sur 20 est insatisfaite de sa propre apparence même à l'âge de huit ans. Lorsque la mère est aux prises avec des troubles de l'alimentation ou se plaint de suivre un régime et de perdre du poids, cela a également un impact sur l'image de soi de sa ou ses filles.
Cependant, le groupe qui se préoccupe déjà du poids et de l'apparence à 8 ans est limité. La pression de l'idéal mince joue un rôle à la puberté, vers 14 ans, plutôt que dans l'enfance. Ce n'est pas surprenant.
Conclusion
La pression sur les jeunes, en particulier les jeunes filles, pour avoir l'air mince est grande, mais cela commence surtout à se manifester pendant la puberté. A 8 ans, seule une petite minorité se préoccupe de la silhouette et du poids. Les chercheurs n'ont pas été en mesure de démontrer si cela augmente le risque de troubles de l'alimentation plus tard dans la vie.
Références
Micali N, De Stavola D, Ploubidis G, et al.. Comportements et cognitions des troubles de l'alimentation chez les adolescents :effets sexospécifiques des facteurs de risque infantiles, maternels et familiaux. Le Journal britannique de psychiatrie. Mise en ligne le 23 juillet 2015
(2) http://www.nhs.uk/news/2015/07July/Pages/Unhealthy-thinking-about-body-and-weight-can-start-in-childhood.aspx