Tracy Visser fonçait à toute vitesse dans la vie mais tournait à vide. Une naturopathe l’a aidée à réévaluer ses priorités et à retrouver un bon équilibre physique et psychique.
J’ai découvert la naturopathie par hasard, il y a environ cinq ans, lorsque j’ai rencontré une collègue que je n’avais pas vue depuis un bon moment. La femme que j’avais toujours connue avait le teint pâle et faisait un peu d’embonpoint, mais celle que j’ai rencontrée ce jour-là avait changé du tout au tout. Elle avait une mine superbe, respirait la santé et l’énergie, et avait perdu 8 kilos. Je lui ai demandé ce qu’elle avait fait pour obtenir un tel résultat. Elle m’a répondu qu’elle avait consulté une naturopathe.
J’avais 35 ans à l’époque et menais une vie socialement active en plus d’avoir un travail extrêmement demandant. Je ne m’étais jamais demandé si je fonctionnais à pleine puissance mais, ce jour-là, j’ai pris le temps de réfléchir à mon existence. Avais-je de l’énergie et étais-je optimiste? Pas vraiment. Je me sentais vidée, agitée et irritable, et j’avais du mal à dormir. J’ai donc décidé de consulter une naturopathe qui exerçait dans le quartier de Toronto où je vivais.
La consultation s’est déroulée de façon très différente des visites médicales dont j’avais l’habitude et en prévision desquelles je dressais la liste de mes symptômes pour les décliner à toute vitesse une fois rendue dans le bureau du médecin, qui n’avait que quelques minutes de son précieux temps à me consacrer. Lors de ces visites éclairs, j’oubliais immanquablement de mentionner un de mes symptômes, par exemple ces maux de tête récurrents qui devaient pourtant avoir une certaine importance. Au contraire, la consultation avec la naturopathe a duré plus d’une heure, débutant par un long questionnaire sur comment je me sentais physiquement et mentalement. Avais-je du mal à m’endormir? Est-ce que je transpirais beaucoup même lorsqu’il ne faisait pas très chaud? Étais-je irritable? La réponse à ces questions était oui, trois fois oui! Nous avons ensuite parlé de mon alimentation et de mon mode de vie, ainsi que de la manière dont je gérais mon stress. Puis, elle a pris des échantillons de mon urine, de mon sang et de mes cheveux afin de les faire analyser, me disant qu’elle me donnerait les résultats à la visite suivante. Lorsqu’elle a voulu tester mes réflexes en frappant mon genou, ma jambe s’est redressée brusquement, la prenant au dépourvu. Elle a alors prononcé les mots que, sans le savoir, j’espérais entendre depuis longtemps: «Nous allons faire ce qu’il faut pour vous calmer.» Je me suis mise à respirer plus lentement, soulagée.
À la deuxième visite, elle m’a dit que j’avais des carences en de nombreux minéraux et vitamines. «Pour composer avec le stress, votre organisme en épuise les réserves, comptant sur l’adrénaline pour continuer à fonctionner», a-t-elle expliqué. Selon elle, ma transpiration excessive, mes problèmes de sommeil, mon irritabilité, mes réflexes aberrants, tout cela indiquait que mon organisme fonctionnait, depuis trop longtemps, sur un système de secours. J’étais complètement déséquilibrée. Je devais saturer mon organisme de vitamines et minéraux, et apporter des changements à mon alimentation et mon mode de vie afin de retrouver ma vitesse de croisière. Elle m’a conseillé de prendre des multivitamines, un mélange de calcium-magnésium-vitamine D, ainsi que de l’huile de poisson. J’hésitais à prendre autant de pilules mais j’ai décidé de jouer le jeu pendant un mois.
Le stress affectait ma vie de tous les jours, particulièrement le matin; pressée de partir au travail, je ne prenais pas le temps d’avaler un bon déjeuner. J’ai décidé de me lever 20 minutes plus tôt, ne laissant sonner le rappel d’alarme qu’une seule fois. J’ai également décidé de préparer mon repas du lendemain midi et de sortir mes vêtements avant d’aller me coucher. Pour célébrer mon nouveau mode de vie, je me suis payée une savonnette délicieusement parfumée, histoire d’agrémenter ma douche quotidienne. Après tout, chacun de mes efforts n’avait-il pas pour but de m’aider à me sentir mieux?
Au bout de deux semaines de ce régime, je me sentais plus calme, ce qui, pour une personne nerveuse comme moi, était extraordinaire. Je dormais mieux et je transpirais moins. La peau de mon visage, normalement grasse et sujette à l’acné, paraissait plus saine. Pas de doute, j’étais bel et bien sur la voie du mieux-être. Tout cela m’a également permis de réfléchir aux causes de mon stress. Ainsi, depuis un moment déjà, je vivais une relation difficile avec quelqu’un mais refusais de rompre croyant que, avec le temps, les choses s’arrangeraient. Mais j’ai soudainement pris conscience du mal que je me faisais et, pour mon propre bien, j’ai décidé de mettre un terme à la relation.
Mon premier rendez-vous avec la naturopathe date de quelques années déjà et, depuis, je me sens nettement mieux. J’y retourne une ou deux fois l’an pour un bilan de santé. Elle revoit ma liste de suppléments, y apportant les changements nécessaires, et me recommande certains aliments. Grâce à ses conseils et à ceux de mon médecin, j’ai pu remédier à certains problèmes : chute des cheveux, troubles gastriques, infections à levure chroniques. Mais, ce qui est le plus impressionnant dans tout cela, c’est que ces consultations m’ont permis de voir la personne que je suis dans son entièreté. Je suis devenue plus consciente de moi-même et n’ai jamais remis en cause ma décision.
Âgée de 40 ans, Tracy Visser est chef de projet pour une entreprise de Toronto qui se spécialise dans l’impression de documents financiers et comptables.