La plupart d’entre nous respirons mal et de façon superficielle, ce qui augmente indûment notre degré de stress. Voici quelques conseils et techniques qui vous permettront de respirer bien et fort.
Pour la plupart d’entre nous, la respiration consiste en une fonction, vitale certes, mais complètement inconsciente se traduisant par un apport régulier d’oxygène et le rejet tout aussi régulier de dioxyde de carbone. Pourtant, contrairement aux battements cardiaques ou au processus digestif, on peut exercer un certain contrôle sur sa respiration. S’il vous est déjà arrivé de prendre une respiration profonde dans le but de calmer une crise de panique, alors vous connaissez l’importance du rôle que joue cette fonction sur votre bien-être. En prenant conscience de votre respiration, vous pouvez non seulement mieux connaître vos états mentaux et émotionnels, mais agir également sur votre stress et votre anxiété.
C’est un fait que le rythme respiratoire change en fonction des diverses situations que l’on vit. Ainsi, les pleurs s’accompagnent de halètements, la panique, d’hyperventilation et le rire, de respirations profondes. Cependant, la plupart du temps, nous respirons de façon superficielle et automatique, ce qui n’est pas une bonne chose. «Les gens ne se rendent généralement pas compte qu’ils respirent mal, explique Adam Prinsen, naturopathe de Peterborough (Ontario). Ils le font comme s’ils étaient toujours stressés, ce qui a pour effet d’envoyer à leur système nerveux le message qu’ils le sont effectivement. C’est un cercle vicieux.»
En premier lieu, Adam Prinsen conseille d’observer un animal ou un nouveau-né endormi: leur respiration est régulière, semble se faire sans effort et prend naissance dans leur abdomen. Malheureusement, lorsqu’on atteint l’âge de 4 ou 5 ans, on a déjà pris l’habitude de mal respirer. «On arrive à 40 ans en ayant, au bout du compte, mal respiré pendant le plus clair de son existence. Si vous voulez modifier votre manière de respirer, il vous faudra faire des efforts conscients pour changer vos habitudes. »
Ensuite, observez votre propre respiration. «Observez-la quand vous êtes stressé, quand vous êtes heureux, lorsque vous faites l’amour ou de l’exercice », conseille Seth Daley, professeur de yoga de Halifax, qui poursuit en disant qu’une fois qu’on a compris comment on respirait, on pouvait commencer à changer les choses. Il souligne que la respiration fait partie intégrante de la plupart des formes de yoga et que, en définitive, elle est plus importante que la pratique des postures. D’ailleurs, prana, le mot sanscrit qui la désigne, signifie également «énergie», signe qu’il s’agit là d’un indicateur important de l’état général d’une personne. Voilà pourquoi les pratiques qui intègrent la respiration, par exemple le yoga, le tai chi et la méthode Pilates, peuvent vous aider à mieux utiliser la vôtre.
Pour bien respirer, il faut se servir de son diaphragme, muscle situé sous la cage thoracique et qui est également sollicité lorsqu’on chante ou qu’on rit. «Quand vous respirez correctement, vous pouvez sentir votre diaphragme appuyer sur votre abdomen», explique Adam Prinsen, ajoutant que, bien que ce ne soit pas absolument nécessaire, cela peut aider de sortir son ventre à l’inhalation et de le rentrer à l’exhalation. Si, par souci de bien paraître, vous gardez constamment votre ventre rentré ‘ et c’est le cas de bien des femmes ‘ vous ne faites pas un bon usage de votre diaphragme. Or, c’est en se servant correctement de ce muscle qu’on arrive à se libérer du stress. «Cela envoie à votre système nerveux le message que vous êtes détendu», souligne le naturopathe.
Selon Seth Daley, apprendre à bien respirer est simple : il suffit de déterminer dans la journée des moments où l’on s’obligera à prendre de longues respirations. Il recommande d’inspirer en comptant jusqu’à trois, puis d’expirer de la même manière, sans faire de pause entre les deux. «Non seulement prenez-vous ainsi conscience de votre respiration, mais cela vous oblige à vous calmer et à ramener votre attention vers l’intérieur, comme le fait la méditation », explique-t-il. Autre conseil : pour vous faciliter la tâche, couchez-vous en glissant un oreiller sous la partie supérieure de votre dos. Une fois que vous maîtrisez la technique, vous pourrez la pratiquer dans toutes sortes de postures et situations : quand vous êtes debout, marchez, faites la vaisselle, dans votre voiture, lorsque vous êtes arrêté à un feu rouge, etc.
Adam Prinsen recommande de pratiquer la respiration profonde pendant une période allant de 10 à 20 minutes par jour, tout en expliquant qu’on peut aussi le faire à raison d’une minute toutes les heures, ce qui devrait donner des résultats tangibles. «Cela modifiera complètement votre état émotionnel et mental», souligne-t-il, ajoutant que, en prime, bien respirer exerce des effets positifs sur l’organisme, notamment en l’alcalinisant. «Si vos tissus corporels sont en état d’acidité chronique, explique-t-il, vous risquez de souffrir un jour d’une maladie chronique. »
Alors, on prend un grand «respir» et on se calme, d’accord?