De nouvelles études portant sur le cancer de la gorge pourraient faciliter plus que jamais son dépistage précoce.
L’acteur Michael Douglas a fait la une des médias plus tôt cette année quand il a laissé entendre que son cancer de la gorge était causé par le virus du papillome humain (VPH). Quand un journaliste du The Gardian britannique lui a demandé s’il regrettait toutes ces années à fumer et à boire, il a répondu : « Non, parce que, sans entrer dans les détails, je peux dire que ce cancer est causé par le VPH, qui résulte lui-même de la pratique du cunnilingus. » Allen Burry, son porte-parole, a ajouté plus tard que Douglas ne faisait pas référence à sa propre maladie, mais discutait simplement des causes probables du cancer oral.
Quoiqu’il en soit, les spéculations de Douglas pourraient s’avérer justes. Habituellement associé à une consommation élevée de tabac et d’alcool, le cancer de la gorge est de plus en plus lié au VPH. On sait depuis longtemps que ce virus, qui peut se transmettre sexuellement, provoque la formation de verrues génitales et l’apparition de certains cancers. Dans une étude publiée en juin 2013 dans le Journal of Clinical Oncology, les chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont découvert qu’environ 35% des cas de cancer de l’oropharynx (partie moyenne de la gorge) sont associés au VPH. Ils ont suivi plus de 500 000 sujets; sur les 135 qui ont été atteints du cancer de l’oropharynx, le tiers présentait des anticorps VPH 16 E6 aussi tôt que 12 ans avant que la maladie ne se déclare.
Les patients porteurs des anticorps VPH16 n’ont pas tous souffert du cancer. Malgré tout, les découvertes de l’OMS pourraient mener à la mise au point d’outils de dépistage précoce des anticorps VPH. Ainsi, les médecins pourraient traiter ceux qui présentent le risque le plus élevé des années avant que la maladie ne risque de se déclarer.