Mesurer des distances avec des lasers n'a rien de nouveau. Pourtant, aujourd'hui, il reste encore beaucoup à faire pour une forme avancée de technologie de mesure laser.
L'une des technologies les plus en vogue du moment est celle dont vous n'avez peut-être pas entendu parler. Et pourtant, vous l'aurez peut-être bientôt chez vous, ou plutôt dans le garage. LIDAR ou Light Detection And Ranging ou Laser Imaging Detection And Ranging s'avère être un élément essentiel pour la conduite autonome des voitures. Cela explique également l'augmentation soudaine des start-up travaillant autour du LIDAR et les rachats majeurs qui ont lieu autour de la technologie. Le LIDAR est également la raison pour laquelle Uber s'est lancé dans une petite bataille juridique à propos d'un ingénieur qui l'a arraché à son rival américain Waymo.
Le LIDAR est un parapluie sous lequel se cachent diverses technologies pour mesurer les distances rapidement et avec précision. On pourrait dire qu'il s'agit d'un parent éloigné des compteurs laser que les bricoleurs utilisent à la place des mètres à ruban, mais beaucoup plus avancé. Le nom ressemble-t-il à "radar" ? Ce n'est pas une coïncidence, car LIDAR est quelque peu similaire. Des impulsions laser sont émises à la place des ondes radio. Le temps qu'il faut pour recevoir une réflexion indique à quelle distance se trouve un objet.
Cependant, un photodétecteur dans une unité LIDAR ne regarde pas seulement les réflexions directes, mais observe comment la lumière renvoyée se diffuse. Il voit comment un faisceau laser « se brise » sur un objet. En travaillant avec des millions d'impulsions laser et différentes fréquences, une image 3D d'un objet est formée. Avec plusieurs lasers et en les plaçant derrière un miroir mobile, il est possible de balayer tout l'environnement.
Les technologies LIDAR existent depuis des décennies. La NASA l'a même utilisé pour l'une des missions lunaires Apollo. Il est largement utilisé depuis les années 1970, par exemple pour créer des données cartographiques très précises à partir d'avions ou de satellites. Il existe des systèmes qui sont encore capables de détecter des objets de quelques dizaines de centimètres depuis des hauteurs extrêmes.
C'est cette précision extrême qui rend le LIDAR si attrayant pour les constructeurs automobiles. À courte distance, la technologie est beaucoup plus précise, de sorte que non seulement un corps humain peut être détecté, mais également des parties de celui-ci, telles que les bras et les jambes. Si vous pensez à des scénarios tels qu'une voiture à conduite autonome qui doit dépasser un cycliste, alors c'est important. Mais il reste encore beaucoup de travail à faire, car cela doit être plus rapide, plus précis et moins cher. C'est pourquoi il y a encore beaucoup de place pour de nouvelles start-ups, en plus des anciennes sociétés LIDAR, telles que Velodyne. Ce dernier a démarré il y a dix ans avec le LIDAR dans le cadre d'une course de voitures robots que la défense américaine organisait.
Jusqu'à récemment, Velodyne était le seul capable de produire un système LIDAR assez bon pour une utilisation sur route, mais maintenant il y a des challengers comme Luminar (allié à Toyota et inventeur d'un système qui couvre 120° en un coup d'œil) et Innoviz (qui collabore avec BWM et fabrique LIDAR sans pièces mobiles). Le défi reste de rendre le LIDAR suffisamment fiable pour les voitures autonomes du niveau 3 (automatisation conditionnelle avec chauffeur pouvant intervenir) au niveau 5 (entièrement autonome).
Les accidents récents avec des voitures (semi)-autonomes augmentent les chances que les gouvernements surveillent cela de plus près. Le LIDAR peut aussi être la solution. Tesla est l'un des rares à ignorer le LIDAR et à utiliser des caméras en combinaison avec un logiciel intelligent pour mesurer la distance des objets autour de la voiture. Cependant, la société de Musk doit faire face à quelques incidents au cours desquels une Model S s'est écrasée en mode autonome, ce qui met la pression sur Tesla pour qu'elle mette également en œuvre le LIDAR.
