Chaque année, des milliers de personnes de plus de 50 ans subissent une intervention chirurgicale pour une déchirure du ménisque, même si la procédure ne réduit pas plus la douleur que l'exercice et augmente même l'usure du genou.
Pas plus tard que la semaine dernière, plus de 600 chirurgiens pratiquant régulièrement des opérations du ménisque ont reçu une lettre de la compagnie d'assurance maladie (RIziv). Ils y sont appelés à être plus prudents avec les personnes de plus de 50 ans. Plus de 20 000 personnes de plus de 50 ans dans notre pays ont subi une chirurgie du trou de serrure en 2018 parce qu'elles avaient une déchirure du ménisque. 20 000 interventions pour lesquelles les patients étaient anesthésiés pour enlever une partie du ménisque, l'amortisseur du genou. Une note élevée pour une intervention qui n'est généralement pas indiquée et pour laquelle les directives internationales ne sont pas suivies.
Une déchirure du ménisque chez les personnes de plus de 50 ans est une histoire complètement différente de celle d'une personne dans la vingtaine qui fait un mauvais mouvement pendant l'exercice. La seconde, les déchirures méniscales traumatiques, surviennent principalement à un plus jeune âge, sont souvent liées au sport ou à un accident et accompagnent souvent une déchirure du ligament croisé antérieur. Cela nécessiterait une intervention chirurgicale. Les premières, les déchirures dites liées à l'âge, apparaissent généralement à un âge plus avancé et très souvent en même temps que l'apparition de l'arthrose du genou. Ils provoquent des douleurs et une restriction des mouvements. La chirurgie est rarement nécessaire, car l'inconfort peut disparaître spontanément avec l'exercice. Néanmoins, ces déchirures méniscales sont très souvent opérées, alors qu'il a été largement prouvé que cela n'apporte aucun avantage dans la plupart des cas.
Chez 60 % des personnes de plus de 50 ans sans douleur au genou, des déchirures du ménisque sont détectées à l'IRM. Il peut presque être considéré comme un phénomène de vieillissement normal. Il est donc très difficile de dire quand ces déchirures du ménisque sont aussi à l'origine de douleurs au genou. Les faire fonctionner dans la plupart des cas ne sert à rien. Néanmoins, la Belgique est le leader européen avec 460 arthroscopies du genou pour 100 000 habitants (3). C'est inquiétant, car ce sera toujours une opération avec des complications possibles.
Les chirurgiens prétendent parfois qu'ils peuvent prédire quels patients bénéficieront de la procédure et qui ne le seront pas, mais la recherche a montré que ce n'est pas vrai. On prétend également que les patients souffrant de douleurs au genou souhaitent eux-mêmes une telle opération. C'est plus facile que de faire activement des exercices sous la direction d'un physiothérapeute. L'exercice actif demande en effet plus d'efforts, mais offre également l'avantage de perdre souvent un excès de poids et d'être en meilleure forme. De plus, l'exercice actif empêche une usure supplémentaire du genou. Plus de patients seront plus enclins à opter pour une rééducation active s'ils sont bien informés sur les avantages et les inconvénients. Une bonne information prend du temps.
Plus de la moitié des plus de 50 ans ont des déchirures du ménisque, avec ou sans douleur au genou. L'exploitation de ces fissures n'a généralement aucun sens, mais elle est encore très pratiquée, notamment en Belgique. Les exercices dirigés par un kinésithérapeute sont tout aussi utiles et offrent l'avantage supplémentaire d'améliorer votre état, de perdre plus facilement l'excès de poids et de prévenir activement l'usure de l'articulation du genou.