Il est possible d'influencer les processus dans le cerveau avec un régime alimentaire.
Les enfants autistes ont relativement souvent des problèmes intestinaux, mais jusqu'à présent, il n'était pas clair s'il existe une relation entre l'intestin et le cerveau dans l'autisme.
La recherche doctorale de Caroline de Theije de l'Université d'Utrecht montre qu'il existe en effet un lien convaincant entre les problèmes intestinaux et les anomalies du cerveau. Et que chez les souris qui présentent un comportement autistique et dont la fonction intestinale est perturbée, un régime avec des nutriments spéciaux peut normaliser le système immunitaire dans l'intestin et induire des changements dans le cerveau et le comportement.
De Theije a montré que les souris mâles présentant un comportement autistique présentaient une inflammation de l'intestin grêle, que la composition des populations bactériennes de leur intestin avait changé et que ces anomalies correspondaient aux anomalies retrouvées chez de nombreux enfants autistes.
Elle a également montré que des interactions intestin-cerveau se produisent également lorsque le système immunitaire de l'intestin est activé par une allergie alimentaire :les souris nourries avec des aliments auxquels elles étaient allergiques se comportaient moins socialement, montraient un comportement plus répétitif et avaient moins de capacité d'apprentissage. Cela s'est accompagné de changements dans les régions du cerveau pertinentes pour le comportement social.
De Theije a étudié l'effet d'un régime alimentaire contenant des nutriments spécifiques bénéfiques à la fois pour le système immunitaire de l'intestin et pour le système nerveux central. Elle l'a donné pendant la grossesse et dans la première période après la naissance aux souris qui présentent un comportement autistique. La progéniture nourrie avec le régime n'avait aucun problème intestinal et aucun comportement ressemblant à l'autisme. Un effet similaire a été trouvé sur le comportement perturbé des souris souffrant d'une allergie alimentaire.
Une explication scientifique possible de la relation entre les changements de comportement liés à l'autisme et les problèmes intestinaux est que les concentrations de certains neurotransmetteurs sont également anormales dans l'intestin et le cerveau des souris qui présentent un comportement autistique. Les neurotransmetteurs - tels que la sérotonine et la dopamine - jouent un rôle important dans le cerveau dans le comportement social et émotionnel et dans l'intestin dans la régulation de l'inflammation, par exemple. «Il est possible que quelque chose se passe mal dans la production et la dégradation de ces neurotransmetteurs chez ces souris au cours de leur développement», déclare De Theije. "Cela conduit alors à des anomalies à la fois dans le cerveau et dans l'intestin et apparemment certains nutriments peuvent en partie prévenir ce problème." (ev)
