Considérés comme des plantes primitives, les cycas sont apparus au carbonifère, il y a environ 350 millions d’années, époque caractérisée par le développement des premiers grands arbres. L’avènement de ces végétaux a eu lieu durant le Mésozoïque, la période des dinosaures, que certains nomment aussi « l’âge des cycas ».
De nos jours, l’ordre des Cycadales est représenté par deux familles : les Zamiaceae (9 genres, plus de 200 espèces) et les Cycadaceae (1 genre, Cycas et 88 espèces). Le sagou du Japon (Cycas revoluta) est quasiment le seul à être cultivé dans nos jardins, tous les cycas étant des plantes tropicales. Dans la vidéo ci-dessous, je vous présente cette plante très décorative, je vous donne des conseils de culture et taille le spécimen de notre jardin afin de privilégier le développement de la nouvelle couronne de feuilles qu’il vient de former.
Bien que beaucoup de livres de jardinage et de jardineries, l’associent aux palmiers, le sagou du Japon n’a aucune parenté avec la famille des Arecaceae, même s’il forme un stipe (faux tronc) terminé par une couronne de feuilles pennées. Et si ses toutes jeunes feuilles sont enroulées en crosse comme celles des fougères, le cycas s’en distingue nettement car c’est une plante à graines (sous-embranchement des Spermaphytes que l’on appelait jadis les phanérogames) qui appartient à la sous-division des gymnospermes dans laquelle se trouvent aussi les conifères.
On doit le genre Cycas au fameux naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778) qui l’a fait figurer dans son ouvrage de 1753 : Genera plantarum. Il l’a sans doute emprunté du grec kukas, nom que le philosophe grec Théophraste (-371 à -288) avait utilisé dans son « Histoire des plantes » en 9 volumes pour un palmier et que la version illustrée du botaniste italien Giovanni Bodeo da Stapelio datant de 1200 représente de manière assez ressemblante avec un sagou du Japon.
L’espèce Cycas revoluta a été décrite et nommée en 1782 par le botaniste et grand voyageur, compatriote de Linné : Carl Peter Thunberg (1743-1828). Il avait découvert cette plante au Japon où elle est commune dans les zones rocailleuses et sur les falaises des archipels de Nansei et de Ryükyü, un ensemble d’îles proches de Taïwan. On trouve aussi le sagou du Japon dans les zones côtières de la province du Fujian en Chine.
Le nom d’espèce revoluta vient du latin revolutus, enroulé. Il fait allusion à la forme recourbée du bord des folioles.
Contrairement à la majorité des plantes, le sagou du Japon est unisexué. On rencontre donc des pieds mâles et des pieds femelles. C’est ce que les botanistes appellent une plante dioïque. Les inflorescences se développent au centre de la couronne de feuilles. Les sagous mâles portent un gros cône écailleux (strobile) dressé, dont la face inférieure est couverte de grains de pollen qui seront dispersés par le vent ou les insectes.
L’inflorescence femelle est constituée de feuilles atrophiées, marron, à la texture veloutée, qui portent quelques ovules à leur base. Après fécondation, ces derniers se développent pour donner de grosses graines ovoïdes rouge brique.
La germination de la graine de Cycas revoluta demande entre 4 et 6 mois (il est conseillé de les laisser tremper plusieurs jours dans de l’eau tiède avant le semis), puis il faut attendre encore 8 à 10 mois pour voir apparaître la première fronde et un an de plus pour la deuxième. Un cycas à la couronne bien développée est âgé d’au moins 10 ans, d’où le prix toujours élevé de cette plante.
En dehors de la région méditerranéenne où Cycas revoluta est parfaitement rustique, les jardineries proposent souvent cette espèce au rayon plante d’intérieur. En fait, il réussit beaucoup mieux dehors, supportant de courtes périodes à -8 °C/-10 °C s’il est maintenu totalement au sec. Il est toutefois prudent de le couvrir d’un voile d’hivernage à partir de 0 °C.
Dans la maison, le cycas manque de lumière et il est couramment attaqué par des cochenilles farineuses (Pseudococcus spp.), dont il supporte assez mal la présence. Si vous ne pouvez pas faire autrement, placez-le à proximité d’une grande fenêtre, dans une pièce peu chauffée (12/15°C) en hiver.
En pleine terre, Cycas revoluta nécessite un bon drainage, un sol caillouteux et pauvre n’étant pas néfaste, bien au contraire. Inutile de l’arroser, laissez faire la nature.
En pot, le substrat doit être composé de terreau, allégé par un tiers (en volume) de sable de rivière grossier. Vous pouvez effectuer un apport annuel d’engrais organique (corne torréfiée) au départ de la végétation (début mars) Une exposition en plein soleil est bien sûr indispensable à la réussite du sagou du Japon.