FRFAM.COM >> Science >> Plantes &Animaux

LE CONCOMBRE, C’EST LA PLANTE DU 25 JUIN

Le septième jour du mois de Messidor du calendrier républicain français, célèbre le concombre (Cucumis sativus). Cette plante annuelle rampante appartient à la famille des Cucurbitaceae tout comme le melon, le potiron ou la courgette.

Le concombre est probablement originaire de la partie indienne de l’Himalaya où il fait l’objet de nombreux récits légendaires. Cultivé depuis 5 000 ans en Inde, le concombre a disparu à l’état sauvage, la plante telle que nous la connaissons étant le produit d’innombrables sélections et hybridations.

Le nom concombre dérive certainement du latin Cucumis, nom que lui donnaient les Romains dans l’Antiquité et que Carl von Linné a adopté dans sa classification de 1753. Le nom d’espèce sativus, signifie que la plante est comestible. À partir du treizième siècle, la plante fut appelée « cocombre ». Le terme moderne « concombre » n’est apparu qu’au dix-septième siècle.

Le concombre, la plante qui rend intelligent !

Les Romains qui nommèrent d’abord le concombre, melopepo (courge-melon), avant de l’appeler cucumis, appréciaient beaucoup ce légume-fruit (pour les botanistes, il s’agit d’une baie). Ils pensaient même qu’il rendait plus intelligent ! Pline rapporte que l’empereur Tibère s’en régalait quotidiennement, et que les jardiniers le faisaient pousser sous cloche pour accélérer sa croissance, mais il est fort possible qu’il désigne sous le même nom le melon.

D’après Suétone (Caius Suetonius Tranquillus) auteur romain du début du deuxième siècle, l’empereur Auguste avait coutume de sucer un concombre pour se désaltérer. Le concombre était alors cultivé dans des caisses qui étaient orientées quotidiennement vers le soleil afin que les plantes se développent idéalement.

Un fruit horriblement amer, mais très vertueux

Le concombre était particulièrement amer à l’époque romaine. Et c’est ainsi que Columelle (Lucius Iunius Moderatus Columella I siècle av. J.-C. .) le décrit dans Libri de re rustica : « Le concombre verdâtre, qui comme le serpent, couvert d’une verdure noueuse, gît sur son ventre courbé, toujours ramassé sur lui-même, est malfaisant et il aggrave les maladies de l’été malsain » !

Après avoir émigré en Palestine, les Hébreux cultivèrent le concombre, ayant pu apprécier ses vertus rafraîchissantes lorsqu’ils étaient captifs en Égypte. La plante prit alors ses lettres de noblesse en apparaissant dans la Bible. Selon les écrits saints, la sagesse de Salomon, la force de Samson et le lyrisme de David seraient dus aux vertus du concombre !

Le concombre, délice du Roi Soleil

Le concombre parvint en Europe en Espagne dans la région de Valence conquise par les Arabes en 711. On trouve la mention officielle de sa présence en France dès le neuvième siècle, lorsque Charlemagne (742-814) le fit connaître, en ordonnant sa culture sur ses terres.

Mais le concombre était encore très amer à l’époque. Il ne connut vraiment le succès qu’au dix-huitième siècle. Jean-Baptiste de La Quitinie (1626-1688), le créateur du Potager du Roi à Versailles, inventa la culture de ce légume sous serre pour satisfaire Louis XIV (1638-1715), qui raffolait de potages et de salades à base de concombres. C’est encore le mode de production le plus courant aujourd’hui pour ce qui concerne les plantes de grande consommation.

On cultive encore de nos jours, surtout dans le Sud de la France, le concombre épineux, très amer, reconnaissable à ses quelques épines (inoffensives) qui lui donnent une peau verruqueuse.

Le concombre adouci par les Hollandais

Couramment proposé sur les marchés durant toute l’année, le concombre hollandais a été développé aux Pays-Bas au lendemain de la Seconde guerre Mondiale. Il a détrôné le concombre épineux en raison de sa très faible amertume. Long, rectiligne, lisse, cette sélection ne nécessite plus de dégorger dans le sel ou le sucre ou de le tremper dans le lait comme on le faisait jadis avec les variétés traditionnelles.

Les sélections parthénocarpiques, qui ne nécessitent pas de pollinisation pour fructifier, sont les plus couramment cultivées car elles produisent des concombres sans pépins.

Notez que les principes amers (les cucurbitacéines, dont la cucurbitacine) contenus dans les concombres, migrent dans les fruits, et surtout les graines, lorsque la croissance de la plante est entravée par le froid, la sécheresse ou si le sol est trop pauvre.

Un légume-fruit désaltérant et diététique

Fournissant seulement 10 kcal/100 g, le concombre est l’un des légumes les moins caloriques car il est composé à plus de 96 % d’eau. Cette richesse en liquide le rend très désaltérant et participe à la bonne hydratation de l’organisme.

Les Égyptiens avaient déjà découvert les vertus hydratantes du concombre et ils appliquaient des tranches fines en compresses sur les rougeurs, les dartres, les démangeaisons et les yeux irrités. Les propriétés adoucissantes avérées du concombre sont très utilisées en cosmétique et en dermatologie pour lutter contre la couperose, les rougeurs et les démangeaisons.


[]