Les symptômes de la maladie de Parkinson sont tellement subtils et évoluent tellement lentement qu’il faut habituellement de 5 à 10 ans avant de se rendre compte qu’on a un problème. Même alors, la maladie peut presque toujours être gérée, souvent pendant des dizaines d’années, grâce aux médicaments spécialisés et aux autosoins.
Si vous avez reçu récemment un diagnostic de maladie de Parkinson, vous avez probablement déjà quelques symptômes évidents: légers tremblements des mains, des jambes ou du visage, raideur musculaire, problèmes de coordination ou lenteur dans les mouvements (bradycinésie). Ces symptômes, ainsi que d’autres, indiquent que les neurones du locus niger, une toute partie de votre cerveau, ont commencé à mourir. Il s’ensuit une chute du taux de dopamine, neurotransmetteur signalant aux muscles qu’ils doivent bouger rapidement et en douceur.
Que les symptômes apparaissent dans le jeune âge ou plus tard dans la vie, la maladie de Parkinson reste un mystère. Selon une théorie, elle serait due aux radicaux libres, molécules d’oxygène réputées causer des lésions neurologiques dans le cerveau. On a montré lors d’études que chez certains des patients souffrant de cette maladie, le taux de complexe I, une enzyme qui contre l’attaque des radicaux libres, était inférieur de 30 à 49% au taux normal. De facteurs génétiques pourraient également être en cause. Si l’un de vos proches souffre de cette maladie, votre risque de la contracter est trois fois plus élevé que celui de la population en général. Enfin, il est possible que l’exposition aux herbicides et pesticides joue un rôle, mais on ne possède pas de preuves probantes à cet effet.
Que vous souffriez de cette maladie depuis des années ou que vous veniez tout juste de recevoir votre diagnostic, vos perspectives sont bonnes. Parmi les maladies dégénératives du système nerveux, d’est l’une de celles qui se traitent le plus facilement. Les symptômes s’aggravent avec le temps, le taux de dopamine ne cessant de décroître, mais de nombreuses personnes touchées continuent de mener une vie active et enrichissante.
La maladie frappe habituellement entre 55 et 70 ans; les hommes sont légèrement plus susceptibles de la contracter que les femmes. Cependant, près de 10% de ceux qui en souffrent ont moins de 40 ans. On parle alors de Parkinson juvénile.
Il n’y a pas de test absolu pour détecter la maladie de Parkinson, mais les neurologues n’ont aucun mal à la reconnaître une fois que les symptômes ont évolué au-delà des stades précoces. Les symptômes précoces sont tellement légers que les gens ne se donnent habituellement pas la peine de consulter leur médecin. C’est malheureux car un traitement précoce pourrait nettement améliorer certaines de vos fonctions.
Le but du traitement est de soulager les symptômes et de trouver le juste équilibre entre les défis que présente la maladie et les effets secondaires des médicaments, qui peuvent être inquiétants. Le traitement est personnalisé. A mesure que la maladie évolue, vous devrez être suivi de près par un neurologue afin de faire ajuster votre traitement. On ne peut ni la prévenir ni la guérir, mais la découverte de nouveaux médicaments (ou d’associations d’anciens médicaments) permet une meilleure maîtrise des symptômes; on peut même les écarter pour un temps. En jumelant médication, interventions chirurgicales et changements dans le mode de vie, vous devriez réussir à les maîtriser, de sorte qu’ils ne vous rendent pas la vie insupportable.
Le principal médicament auquel on a recours pour traiter cette maladie est la lévodopa (L-dopa), que le cerveau convertit en dopamine, neurotransmetteur qui règle le fonctionnement des muscles. Il est surtout efficace contre les raideurs et la lenteur des mouvements. La plupart des préparations de lévodopa (par exemple, le Sinemet et l’Atamet) contiennent du carbidopa. Ce médicament rehausse l’efficacité de la lévodopa et en atténue les effets secondaires, notamment la nausée. En plus de ses effets secondaires, la lévodopa présente l’inconvénient de perdre son efficacité à la longue; au bout de cinq ans, ses effets commencent à s’estomper.
On associe à la lévodopa des inhibiteurs de la catéchol-O-méthyltransférase (COMT), un groupe relativement nouveau de médicaments; ils agissent en bloquant une enzyme qui la dégrade avant qu’elle atteigne le cerveau. Ces médicaments, notamment le tolcapone (Tasmar) et l’entacapone (Comtan), prolongent les effets de la lévodopa et permettent d’en diminuer les doses.
Comme la lévodopa n’est efficace que sur une période relativement courte, votre médecin pourrait vous recommander de commencer à la prendre dans les plus brefs délais. Comme traitement initial, certains médecins optent plutôt pour une autre catégorie de médicaments, les agonistes dopaminergiques, notamment la bromocriptine (Parlodel), le pergolide (Permax) et le pramipexole (Mirapex). Ces médicaments activent certains sites de récepteurs chimiques du cerveau, se comportant comme la dopamine et exerçant la même action sur les symptômes de la maladie de Parkinson.
Votre médecin vous prescrira probablement des médicaments permettant de maîtriser divers symptômes spécifiques. Par exemple, au stade précoce, il pourrait vous prescrire un anticholinergique, tel que le trihexyphénidyle (Artane), pour atténuer les tremblements. Il pourrait également vous prescrire l’amantadine (Symadine, Symmetrel), un antiviral souvent prescrit pour soulager les épisodes de grippes, contre les tremblements, la raideur musculaire et la lenteur dans les mouvements.
Comme la maladie de Parkinson affecte les mouvements musculaires, il est important de prendre les moyens pour préserver votre forme et votre vigueur. L’exercice régulier est ici essentiel. Il améliorera votre mobilité et votre équilibre, et contribuera à augmenter l’ampleur de vos mouvements ainsi que votre vigueur. Toute activité physique, qu’il s’agisse d’étirements, de marche, de natation ou d’haltérophilie, vous aidera à mieux bouger e pourrait augmenter votre endurance. Si vous n’avez pas l’habitude de l’exercice ou manquez de motivation, vous pourriez consulter un physiothérapeute, qui vous aidera à mettre au point un programme sur mesure.
Pour prévenir les chutes, sécurisez votre maison. Installez des rampes le long des escaliers et des barres de maintien dans la douche et près de la cuvette des toilettes. Fixez les cordons électriques et les fils de téléphone de sorte qu’ils ne vous fassent pas trébucher. Dans les stades plus avancés de la maladie, vous devriez toujours garder sur vous un petit téléphone cellulaire au cas ou vous tomberiez et n’arriviez pas à vous relever.
Votre alimentation est également très importante. Si vous prenez de la L-dopa, limitez votre apport protéinique à environ 12% de votre apport calorique. Au delà de ce pourcentage, la lévodopa est moins efficace car elle a plus de mal è atteindre votre cerveau. Consommez quantité d’aliments riches en fibres, notamment des légumes, des fruits et des légumineuses. Les fibres contribuent à prévenir la constipation, symptôme courant chez les personnes souffrant de la maladie de Parkinson. Les aliments d’origine végétale sont également riches en vitamine C et en autres antioxydants, ce qui pourrait contribuer à atténuer les lésions neurologiques causées par les radicaux libres. Vous auriez probablement tout intérêt à consulter un nutritionniste.
Gardez à l’esprit que l’attitude mentale est aussi importante que la forme physique. Pour éviter de penser continuellement à votre maladie, consacrez-vous à un passe-temps. Les activités qui sollicitent autant l’esprit que les mains, par exemple la couture, la menuiserie, voire les jeux de cartes, pourraient ralentir la progression de la maladie. Vous pourriez également participer à un groupe d’entraide destiné aux personnes souffrant de la maladie de Parkinson; cela ne serait pas utile uniquement pour vous, mais également pour vos proches et vos soignants.
La lévodopa, ainsi que d’autres médicaments, ont supplanté la chirurgie dans le traitement de la maladie de Parkinson. Cependant, un certain nombre d’interventions ont été réhabilitées depuis que les médecins disposent de cet outil puissant et innovateur qu’est l’imagerie par résonance magnétique et qui leur a permis de comprendre comment l’information motrice était traitée. Vous pourriez être un bon candidat pour l’une des interventions décrites ci-dessous si vos médicaments perdent de leur efficacité ou si leurs effets secondaires deviennent intolérables.
Voici quelques conseils qui vous aideront à mieux prendre en charge la maladie de Parkinson: