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Fatigue: connaître la cause pour mieux la traiter

Vous êtes toujours fatigué? Ça ne veut pas dire que vous ne dormez pas assez. Chercher la cause vous aidera à trouver la solution.

Lena Ivanova/Shutterstock

Il y a des matins difficiles. Et quand on arrive enfin à s’extraire du lit, on ne trouve pas toujours la force de faire le moindre effort. Au cours de la journée, on a du mal à se concentrer.

La fatigue, c’est un peu comme se couper avec du papier ou faire de mauvais rêves, ça nous tombe dessus sans avertir. Et c’est un fléau si courant que le tiers des patients la signalent à leur médecin.

La plupart du temps, elle est la réponse normale de l’organisme aux aléas de la vie: stress, manque de sommeil, surcroît de travail. Et comme on ne peut pas toujours éviter ces désagréments, le Dr Tom Declercq, pro­fesseur de médecine à l’Université de Gand, en Belgique, conseille de s’accorder plus de repos. «Il est très important d’écouter son corps quand il réclame plus de sommeil», dit-il.

Mais si on peut souvent se remettre de sa fatigue en dormant davantage ou en modifiant son mode de vie, elle signale parfois un problème plus sérieux. Si, malgré ces correctifs, elle persiste plus de deux semaines, il vaut mieux consulter son médecin de famille et lui décrire de manière détaillée ce qu’on éprouve pour l’aider à en identifier la cause.

Bien qu’on la décrive en général comme un manque d’énergie et de motivation, la fatigue peut être physique, mentale ou les deux à la fois. Avant le rendez-vous médical, posez-vous ces questions: même après une longue nuit de sommeil, suis-je vraiment revigoré? Ai-je du mal à me concentrer sur mes projets? Est-ce que la moindre activité m’épuise?

Si votre fatigue s’accompagne de fièvre, vous souffrez peut-être d’une infection. Si vous avez des vertiges, par contre, on pensera plutôt à l’anémie. Une respiration difficile oriente vers une pathologie cardiaque. De la tristesse ou de la nervosité fera craindre une dépression ou de l’anxiété. Dans ce cas, un antidépresseur ou une thérapie cognitivo-comportementale pourrait vous aider. Une fatigue qui surgit subitement, persiste et s’accompagne d’une perte de poids inexpliquée ou de sueurs nocturnes peut être l’indice d’un cancer.

Il faut bien sûr se pencher sur la quantité et la qualité de son sommeil. Une mauvaise hygiène du sommeil – comme dormir avec un animal de compagnie ou regarder un écran tard la nuit – peut compromettre le repos. Souvent mise en cause également, l’apnée du sommeil: quelque 6,4% de Canadiens en souffrent – ils cessent de respirer 10 secondes plusieurs fois pendant leur sommeil.

La consommation d’alcool, quelle qu’elle soit, nuit au sommeil, et l’effet est directement proportionnel aux quantités ingérées. L’alcool facilite peut-être l’endormissement, mais il perturbe les rythmes circadiens et, de ce fait, empêche que le sommeil soit réparateur.

Quand a-t-on affaire au syndrome de fatigue chronique (SFC), également appelé encéphalomyélite myalgique ou maladie d’intolérance systémique à l’effort  Il n’existe pas de test pour diagnostiquer cette affection, mais la maladie se caractérise par un état de fatigue profond et prolongé (au moins six mois), sans cause identifiable, qui perturbe les fonctions cognitives et suscite un état d’épuisement débilitant lors du moindre effort physique ou mental. On ne sait pas combien de sujets souffrent de SFC ni ce qui peut en être la cause.

Bien que ce ne soit pas un remède, l’exercice est utile quand la fatigue est persistante. «Ce n’est pas une bonne idée de rester assis à ne rien faire quand on souffre de fatigue chronique, insiste le Dr Declercq. Il vaut mieux bouger.»


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