Bien que l’on reste assis, le yoga sur chaise enchaîne mouvements de torsion, étirements de hanches et flexions.
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Je me suis longtemps tenue en forme. J’étais même sportive, oui. Je courais, je jouais au tennis, je faisais du pilates et du vélo sans compter, et je fréquentais la salle de gym dont j’étais membre. En raison de l’allongement de la liste des blessures et d’humiliations fâcheuses infligées par le temps, mon entraînement le plus vigoureux ne consiste plus désormais qu’à faire le tour du quartier ou à m’étirer devant la télé. Mais voilà qu’un jour je tombe sur une étude européenne qui vante les bienfaits du yoga sur chaise pour les personnes âgées. Leur santé physique aussi bien que leur force musculaire en profiteraient. J’ai voulu en faire l’expérience, même si je suis encore loin de l’âge d’or. Faire du yoga 15 minutes par jour – là où, dans une autre vie, je consacrais DEUX HEURES quotidiennes au yoga – semble parfaitement convenir à mon rythme actuel.
Le yoga sur chaise enchaîne mouvements de torsion, étirements de hanches et flexions, bien que l’on reste assis sur les fesses (quand on est debout, la chaise sert d’appui). Si l’amélioration de la proprioception (la perception de la position du corps dans l’espace qui contribue à prévenir les chutes) est son principal bénéfice, je découvre rapidement que le yoga sur chaise n’est pas que pour les grands-mères. C’est aussi une bonne pause pour l’organisme de gens enchaînés à leur table de travail; il fait d’ailleurs partie de certains programmes de rééducation dans des cas de blessures au genou ou au tendon d’Achille. Ce n’est pas deux heures de yoga, mais l’expérience nous apprend qu’il vaut mieux être actif que ne rien faire du tout, et puis en matière d’exercice, mieux vaut rester modeste dans ses aspirations.
Michael Hutkins enseigne le yoga sur chaise dans des maisons de retraite en Ontario et au Québec. En plus des effets bénéfiques que cette pratique a sur le corps – elle assouplit les articulations, améliore la digestion par le mouvement et prévient les blessures répétitives par le travail des poignets et des doigts –, son principal bienfait est peut-être de nature mentale. «L’esprit se calme quand vous respirez plus aisément, explique Michael Hutkins. Cela aide à mieux affronter l’anxiété, les pensées négatives et le stress.»
Sur YouTube, je lance une des 500 millions de vidéos de yoga sur chaise (si vous vous sentez d’attaque, je recommande Gentle Chair Yoga de Cara Kircher ou sa séquence Intermediate Chair Yoga). Il y en a pour 10 minutes – je ne veux pas en faire trop! – avec un enchaînement de mouvements lents que je finis par appeler «souvenirs de yoga». Pour chaque position, mon corps se souvient du yoga que je pratiquais il y a 15 ans. Ça ne veut pas dire que ce n’est pas difficile – je suis effondrée de constater que ça l’est –, mais je sens dans la seconde l’effet sur ma posture de cette version sur chaise.
Je n’arriverais sans doute plus à suivre un cours de yoga normal, mais je retrouve un peu de ce sentiment de convergence et d’accomplissement que l’on éprouve quand on intègre le «flux» yoga. J’en fais entre 10 et 20 minutes par jour pendant une semaine et parce que ça ne requiert pas trop d’énergie, j’en fais aussi parfois le soir, pendant ce temps mort enquiquinant où je suis trop fatiguée pour travailler, mais où je ne peux pas regarder une série à la télé parce que mon enfant n’est pas encore couché.
Je ne déteste pas. Le yoga sur chaise ne me transformera pas en amatrice de gym aux muscles d’acier, mais mon cou et mes épaules qui souffrent en permanence de ma position assise devant l’écran sont moins tendus et, quelle agréable surprise, mon humeur s’en trouve améliorée. Comme si changer mentalement de chaîne – même pour une très courte période – redémarrait mon cerveau grincheux qui troquerait ma sensation de piétiner sur place contre de simples soupirs agacés. Ça me convient tout à fait.
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