Les glandes salivaires fonctionnent généralement sans que l’on s’en aperçoive, jusqu’au moment où elles gonflent, sont tendues et douloureuses. Elles seront alors probablement le siège d’infection bactérienne ou virale, de lithiase ou de tumeurs. Voici quelques-unes des affections des glandes salivaires les plus répandues et leurs symptômes à surveiller.
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On distingue deux types de glandes salivaires. Les glandes salivaires principales (aussi appelées les glandes majeures), situées en dehors de la paroi de la cavité buccale, sont assez volumineuses. Elles sécrètent la salive en réponse à des stimuli.
Les glandes salivaires secondaires (aussi appelées les glandes accessoires ou encore mineures), situées dans la muqueuse de la cavité buccale et de la langue, sont de petite taille. Il y en aurait environ un millier réparti dans la bouche qui sécrète de la salive en continu.
Les principales glandes salivaires sont:
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Un certain nombre de facteurs peuvent favoriser les infections des glandes salivaires. Par exemple, les personnes qui respirent par la bouche, celles dont l’hygiène buccale est inadéquate ou encore celles qui consomment des médicaments sur une base régulière sont plus sujettes aux infections.
La plupart des infections se déclenchent à cause de la stase salivaire, c’est-à-dire l’arrêt ou le ralentissement de la circulation de la salive, explique l’oto-rhino-laryngologiste (ORL) Simon Darveau, spécialisé en chirurgie cervico-faciale.
La raison pour laquelle les calculs salivaires ont particulièrement tendance à se former quand les personnes sont déshydratées, c’est parce que ces derniers sont formés à partir des sels contenus dans la salive. Si la consommation excessive de boissons diurétiques qui déshydrates, telles que l’alcool et le café est parfois à pointer du doigts, les personnes souffrant de goutte sont aussi plus prédisposées à développer des calculs.
L’âge, pour sa part, est plutôt un facteur d’identification de la cause du gonflement. Chez les enfants et les adolescents, il s’agit principalement d’infections et d’inflammations récurrentes des glandes parotides. Chez les adultes, il est plutôt question de calculs, d’infections chroniques ou de tumeurs. Néanmoins, plus la personne est âgée, plus la probabilité d’une tumeur est élevée. «Les calculs salivaires sont plus fréquents chez les personnes âgées qui prennent des médicaments notamment pour les maladies cardiaques ou pulmonaires, car ils assèchent beaucoup», ajoute-t-il.
Certaines conditions chroniques favorisent également le risque d’infection des glandes salivaires, comme avoir un déficit immunitaire pour diverses raisons (diabète, alcoolisme, malnutrition…). Pendant que vous y êtes, jetez un œil à cette panoplie de bons trucs pour renforcer le système immunitaire.
Il n’existe toutefois aucune manière de prévenir l’infection d’une glande salivaire. La meilleure façon de réduire le risque consiste à boire beaucoup d’eau et à conserver une bonne hygiène buccale. Au fait, voici les autres bienfaits d’une bonne hygiène buccale.
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La sécheresse buccale est un facteur de risque aux infections des glandes salivaires. Elle peut être provoquée par l’absorption insuffisante de liquides (ou une déshydratation), le fait de respirer par la bouche ou encore le stress ou l’anxiété. C’est la raison pour laquelle cette anomalie fonctionnelle des glandes salivaires est plus fréquente chez l’adulte. Toutefois, tous les cas de sécheresse de la bouche ne sont pas dus à une altération fonctionnelle des glandes salivaires. Découvrez les autres raisons pour lesquelles vous avez toujours la bouche sèche.
Certaines affections peuvent également réduire la production de salive outre la prise de médicaments. Une infection telle que le VIH ou encore le suivi de traitements de chimiothérapie, de radiothérapie ou à l’iode radioactif (pour le traitement du cancer de la thyroïde par exemple) peuvent réduire le flux salivaire. Si c’est votre cas, voici comment en finir avec la sécheresse de la bouche.
Il s’agit de la pathologie des glandes salivaires la plus fréquemment rencontrée par un oto-rhino-laryngologiste, confirme Simon Darveau.
Des calculs peuvent se former dans les conduits salivaires de l’une des glandes sous-mandibulaires et, plus rarement, parotides. «La sortie du canal étant sous la langue, et le canal sous-mandibulaire contrant la gravité, la pression doit être plus grande pour faire sortir la salive», explique Simon Darveau.
Le calcul vient bloquer le flux de salive engendrant son accumulation dans le canal causant des douleurs et des gonflements particulièrement lors des repas, quand le flux de salive s’accélère. C’est la raison pour laquelle le problème se résorbe de lui-même dans un intervalle d’une demi-heure à trois heures.
Des calculs salivaires non soignés peuvent évoluer vers une infection et un abcès. Il est donc recommandé de boire beaucoup plus d’eau qu’à l’habitude, de masser la glande affectée, d’appliquer des compresses chaudes et de déclencher le flux de salive avec du jus de citron, des bonbons acidulés ou des cornichons. L’augmentation du flux salivaire peut faire passer la pierre si elle est petite (tout comme les calculs rénaux peuvent passer sans intervention si le patient boit beaucoup d’eau). «Au premier abord, on essaie toujours de rétablir un bon flux salivaire, avant de donner des antibiotiques», souligne Simon Darveau.
Si les calculs salivaires ne partent pas d’eux-mêmes, un dentiste peut parfois éliminer le calcul en comprimant les deux côtés du canal. En cas d’échec, il vous dirigera vers un ORL ou encore une clinique de chirurgie maxillo-faciale.
Un rétrécissement du conduit peut aussi survenir après une infection, une maladie inflammatoire ou en postopératoire. Lorsqu’aucune cause au rétrécissement n’est trouvée, on parle alors de sténose idiopathique.
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Les sialadénites regroupent les infections bactériennes d’une glande salivaire, habituellement causée par un calcul ou par une hyposécrétion glandulaire (un flux de salive très faible). Elles se traduisent souvent par une inflammation du parenchyme salivaire (cellules constituant le tissu sécréteur).
Les symptômes les plus courants sont la tuméfaction de la glande associée à des douleurs, un érythème cutané et une hypersensibilité.
L’infection touche plus fréquemment la glande parotide et survient habituellement chez les personnes qui ont la bouche sèche, souffrent d’une maladie chronique ou ont subi des traitements de radiothérapies au niveau de la bouche ou un traitement par iode radioactif contre un cancer de la thyroïde.
Les personnes anorexiques sont également sensibles à cette infection (habituellement causée par le staphylocoque doré).
Il existe toutefois une distinction entre les infections glandulaires causées par un calcul salivaire et celles causées par une tierce raison (les sialodochites). Dans tous les cas, une infection non traitée peut dégénérer en abcès purulent des glandes salivaires qui devra être incisé et drainé.
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Moins connue, la sialite pseudoallergique se manifeste par un gonflement d’une glande salivaire lors des repas ou encore lors de stimulations gustatives ou olfactives, accompagné de démangeaisons. Les causes de cette maladie restent toutefois inconnues.
Un premier traitement de deux semaines combinant bi-antibiothérapie, corticothérapie, antispasmodiques, antiallergiques et benzodiazépine est prescrit. Puis, un traitement à base de corticoïdes et d’antiallergique est ensuite donné au patient à plus long terme.
Lorsque l’inflammation des glandes salivaires atteint la glande sous-mandibulaire, on parle de submandibulite. Lorsqu’elle atteint la glande parotide, on parle alors de parotidite.
La parotidite récurrente juvénile est une forme particulière de parotidite touchant l’enfant et l’adolescent. Il s’agit d’infections bactériennes à répétition d’une ou des deux glandes parotides. Le risque étant, à terme, la destruction du parenchyme.
«C’est rare, mais il faut y penser. En 17 ans de pratique, j’en ai vu quelques-unes», précise Simon Darveau. Pourtant, aucune cause n’a jusqu’alors été identifiée. «Généralement, les symptômes disparaissent tout seul, avec l’âge. C’est notamment la raison pour laquelle il ne faut pas donner des antibiotiques à chaque fois», note l’ORL.
De nombreux virus peuvent atteindre les glandes salivaires, et plus particulièrement les glandes parotides. Le plus connu est celui des oreillons (un paramyxovirus ou virus ourlien) qui se transmet facilement par la salive.
Les oreillons se manifestent par des douleurs à l’oreille et à la gorge, une fièvre et une grande fatigue. «Le diagnostic est extrêmement facile, car les parotides sont enflées des deux côtés à la fois. Il s’agit de la seule maladie ou presque qui affecte les deux glandes salivaires de manière simultanée», souligne Simon Darveau.
Généralement bénigne chez l’enfant, l’infection virale peut entraîner des complications à l’âge adulte et chez la femme enceinte. Méningite, perte d’audition, inflammation du pancréas, atteinte des testicules pouvant conduire à la stérilité…
Attention: une infection virale des glandes salivaires peut se «surinfecter» d’une infection bactérienne. Elle n’est donc pas à prendre à la légère.
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Un traumatisme de la lèvre inférieure, comme une morsure accidentelle, peut blesser une des glandes salivaires secondaires et bloquer l’évacuation de la salive. Un kyste mucoïde – qui ne concerne d’ailleurs essentiellement que les glandes salivaires secondaires – se créera alors.
Le siège préférentiel du kyste mucoïde est la muqueuse labiale inférieure. La glande se gonfle et forme un petit nodule mou d’aspect bleuté (une mucocèle). Ces cavités remplies de mucus disparaissent spontanément en quelques semaines à quelques mois. Une mucocèle qui ne disparaît pas d’elle-même peut être enlevée par chirurgie.
La ranula plongeante, pour sa part, affecte davantage les enfants. Elle produit une bosse sous la langue, qui se déplace parfois jusque dans le cou. «Ce n’est pas du tout dangereux, mais c’est assez impressionnant. C’est d’ailleurs relativement la seule affection fréquente des glandes sublinguales», ajoute Simon Darveau.
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La nature des tumeurs qui affectent les différentes glandes salivaires varie selon la largeur de la glande. En général, les glandes les plus larges sont plus souvent affectées par des tumeurs bénignes. En effet, 80% des tumeurs qui concernent la parotide, la plus large des glandes salivaires, sont de nature bénigne. Elles se présentent sous la forme de nodule isolé, ferme, mobile et indolore, de croissance lente.
Les tumeurs de la glande sous-mandibulaire sont plus rares, mais plus souvent malignes (50% des cas). La glande sublinguale, pour sa part, est moins sujette aux tumeurs. Pour ce qui est des glandes salivaires accessoires, les tumeurs sont rares, mais très souvent malignes (70% des cas).
La tumeur bénigne la plus fréquente des glandes salivaires est l’adénome pléomorphe (tumeur mixte bénigne). Elle peut évoluer vers une tumeur maligne, mais seulement 15 à 20 ans après son apparition.
Une tumeur bénigne est généralement indolore et ne touche qu’une seule glande salivaire. Le gonflement est clairement délimité et dur à la palpation. Les tumeurs, qu’elles soient malignes ou bénignes, peuvent généralement être enlevées par chirurgie.
Une tumeur maligne des glandes salivaires se manifeste sous la forme d’une masse dure, généralement adhérente au tissu adjacent, mais au contour mal défini. Des ganglions enflés sur une longue période suggèrent généralement une pathologie cancéreuse.
Une tumeur des glandes salivaires peut aussi entraîner une paralysie du nerf facial puisque celui-ci passe à travers la glande parotide et à côté de la glande sous-mandibulaire.
Différentes tumeurs cancéreuses des glandes salivaires existent. Les principales sont:
«Alors qu’une tumeur bénigne déplacera habituellement le nerf facial sans l’envahir, une tumeur maligne passera à travers. C’est là qu’il y a un risque que l’influx nerveux soit interrompue et que cela cause une paralysie faciale», explique Simon Darveau.
Évidemment, d’autres types de tumeurs des glandes salivaires existent, mais elles sont beaucoup plus rares. Le traitement variera de toute manière en fonction de l’invasion des cellules par la maladie: une tumeur de haut grade vs une tumeur de bas grade.
Le traitement le plus commun des tumeurs malignes des glandes salivaires reste la chirurgie, effectuée avec une marge de sécurité importante, parfois suivie d’une radiothérapie pour certains cancers. Selon la propagation, une ablation des ganglions au niveau du cou est parfois réalisée. La chimiothérapie n’est, quant à elle, pas conseillée. Sauf dans de rares cas.
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Le syndrome de Sjögren est une maladie auto-immune chronique. Loin d’être une maladie des glandes salivaires en elle-même, elle endommage toutefois considérablement les glandes lacrymales et salivaires. Des anticorps sont produits contre les glandes dans les muqueuses, les endommageant (entraînant une sécheresse buccale et oculaire).
Ce syndrome, qui touche principalement les femmes de plus de 40 ans, se manifeste par une inflammation chronique des glandes salivaires faisant en sorte qu’elles travaillent moins bien et produisent moins de salive.
D’origine immunitaire, le syndrome de Mikulicz – une forme de Sjögren – est caractérisé par un gonflement des glandes parotides, des glandes sous-mandibulaires et des glandes lacrymales. Il s’agit d’un gonflement indolore, augmentant lentement en volume.
Le phénomène peut se produire conjointement à d’autres affections, comme le diabète, les maladies du foie, les troubles du comportement alimentaire ainsi que l’alcoolisme.
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