Une étude montre que les taux de survie des patients cardiaques augmentent lorsque les cardiologues assistent à un congrès. Comment interpréter cette nouvelle ?
Lorsque les cardiologues sont en conférence, les chances de survie des patients cardiaques augmentent et ils sont moins susceptibles d'être soumis à la pose d'un stent. Cela ressort d'une étude américaine.
D'où vient cette nouvelle ?
Les résultats proviennent d'une étude américaine qui a examiné si la présence limitée de cardiologues dans un hôpital lors de grandes conférences de cardiologie avait un effet négatif sur la qualité des soins aux patients cardiaques. Le contraire s'est avéré être vrai. Parmi les patients gravement malades souffrant d'insuffisance cardiaque, seuls 17 % sont décédés lorsque les cardiologues étaient à la conférence, contre 25 % lorsqu'ils étaient au travail. Chez les personnes admises pour une crise cardiaque grave, la survie n'était ni meilleure ni pire que lorsque les cardiologues étaient au congrès, mais moins de stents ont été implantés pendant les congrès.
Comment devons-nous interpréter cette nouvelle ?
Il est peu probable que le nombre de décès de patients souffrant d'insuffisance cardiaque diminue de 8 % (17 contre 25 %) uniquement en raison d'un changement de personnel hospitalier. Dans les grandes études expérimentales, de telles améliorations sont rarement ou jamais atteintes. Si une intervention médicale peut réduire de 1 ou 2 % le nombre de décès dus à l'une ou l'autre maladie, on parle alors de percée.
L'explication la plus évidente de l'effet constaté est que les patients admis pendant et ceux admis en dehors du congrès n'étaient pas comparables. Il est probable que les personnes admises à la convention aient eu un meilleur taux de survie parce qu'elles étaient moins gravement malades, et non parce qu'elles étaient mieux soignées. Alors que les chercheurs ont essayé de corriger statistiquement les différences entre les deux groupes de patients, de telles corrections mathématiques ont leurs limites. La différence peut également être purement fortuite, car le nombre de cas sur lesquels elles étaient basées était assez limité :seulement 388 cas survenus sur une période de 10 ans, couvrant tous les principaux hôpitaux universitaires des États-Unis.
Le fait que les personnes atteintes d'infarctus du myocarde étendu aient moins subi la pose d'un stent lors des congrès, sans que cela nuise à leur survie, est en soi intéressant. Les auteurs de l'étude y voient la confirmation que les interventions de haute technologie chez les personnes ayant un infarctus très étendu (40 % des patients sont décédés dans les 30 jours) sont inutiles. Certaines études antérieures ont également pointé dans cette direction. Mais encore une fois, les mêmes limitations méthodologiques s'appliquent que ci-dessus et l'étude n'est pas suffisamment robuste pour soutenir ou rejeter cette hypothèse.
Notons également que l'étude a quantifié des choses nombreuses et diverses :infarctus du myocarde, arrêt cardiaque, insuffisance cardiaque, hospitalisation dans de grands ou petits hôpitaux, et éventuellement d'autres éléments qui n'ont pas été rapportés dans la publication. Plus on étudie de cas, plus il y a de chances qu'un résultat complètement inattendu apparaisse quelque part par hasard, en l'occurrence la survie spectaculairement meilleure des patients souffrant d'insuffisance cardiaque lors de la conférence du cardiologue.
Conclusion
Les résultats de cette étude sont hautement médiagéniques mais peu étayés scientifiquement. La nature de la recherche ne permet pas de tirer des conclusions solides. C'est peut-être intéressant car cela peut encourager les médecins à rester critiques sur le sens et le non-sens des interventions de haute technologie chez certains patients cardiaques.
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