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Les anticorps de la mère peuvent contrôler la préférence sexuelle de l'enfant

Plus il y a de frères aînés, plus il est probable que le prochain fils soit homosexuel. Les scientifiques canadiens pensent que cela est dû à un anticorps produit par la mère.

Les anticorps de la mère peuvent contrôler la préférence sexuelle de l enfant

Les hommes homosexuels ont en moyenne plus de frères aînés que les hétérosexuels, ont établi des chercheurs en 1996. A l'époque, ils ne comprenaient pas encore pourquoi ni pourquoi le même effet ne se produit pas chez les femmes. Les mêmes scientifiques, le sexologue Ray Blanchard et le psychologue Anthony Bogaert, ont élaboré l'explication sous-jacente avec une équipe de recherche.

Réponse immunitaire contre le fœtus

L'équipe a analysé des échantillons de sang de 142 femmes. Ils ont comparé les résultats de mères à plusieurs fils, dont le plus jeune est homosexuel, avec ceux de mères à fils hétérosexuels. À titre de contrôle, ils ont également examiné des échantillons de sang de femmes sans fils et d'hommes.

L'analyse a montré que les femmes ayant un fils homosexuel avaient des concentrations plus élevées d'un certain anticorps :anti-NLGN4Y. Cela est particulièrement vrai pour les femmes ayant plusieurs fils. L'anticorps est une réponse à NLGN4Y, une protéine liée au chromosome Y qui joue un rôle dans le cerveau du fœtus en développement. Comme certaines autres substances, la protéine NLGN4Y peut pénétrer dans le sang de la mère. En réponse, le corps de la mère produit parfois des anticorps contre la protéine.

Développement du cerveau

Chez certaines femmes, cette réaction est plus forte que chez d'autres et plus la mère a déjà donné naissance à de fils, plus elle a de chances de produire des anticorps. Ces anticorps se lient à la protéine NLGN4Y, qui a donc un effet différent dans le cerveau du fœtus. Par exemple, cela peut influencer la préférence sexuelle. La manière exacte dont le fonctionnement de la protéine change n'a pas encore été étudiée.

Dans leur publication dans la revue PNAS, les scientifiques soulignent que le système immunitaire de la mère ne joue un rôle dans la détermination de la préférence sexuelle que chez certains hommes, et qu'il n'exclut pas d'autres facteurs (génétique, hormones).


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