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Existe-t-il un lien entre viande rouge, charcuterie et cancer du sein ?

Selon une nouvelle étude, les femmes qui consomment moins de viande rouge et/ou de charcuterie ont également un risque moindre de cancer du sein. C'est bien ça ?

Il y a plus de 10.000 nouveaux cas de cancer du sein en Belgique chaque année, et 2.300 femmes meurent chaque année de cette maladie redoutée. Il est remarquable que l'incidence du cancer du sein varie énormément dans le monde :de quelques cas en Afrique à des taux élevés en Europe † L'âge auquel les femmes ont des enfants y joue un rôle (plus la mère du premier enfant est âgée, plus son risque de cancer du sein est élevé), le nombre d'enfants (plus il y a d'enfants, plus le risque est faible) et s'ils allaiter (l'allaitement réduit le risque).

"L'étude de synthèse a révélé qu'une faible consommation de viande rouge était associée à un risque de cancer du sein inférieur de 6 % et qu'une faible consommation de viandes transformées réduisait le risque de 9 %"

Il n'est pas tout à fait clair si les habitudes alimentaires jouent un rôle dans le développement du cancer du sein. Les chercheurs ont rassemblé toutes les études qui examinaient la relation entre la consommation régulière de viande rouge et/ou de viandes transformées et le développement d'un cancer du sein dans une étude de synthèse. Une faible consommation de viande rouge était associée à un risque de cancer du sein de 6 % inférieur, et une faible consommation de viandes transformées réduisait le risque de 9 %. Selon les chercheurs, il faudrait donc limiter la viande rouge et les charcuteries pour diminuer le risque de cancer du sein.

Comment devons-nous interpréter cette nouvelle ?

"En charcuterie, une baisse de 9 % signifie que 101 au lieu de 111 femmes sur 1 000 développeront un cancer du sein, même si elles interdisent toutes la charcuterie"

Une réduction de 6 à 9 % du risque de cancer du sein est une réduction très limitée † En Belgique, 111 femmes sur 1000 développent un cancer du sein avant l'âge de 75 ans. Cela signifie que si 1000 femmes mangent moins ou pas de viande rouge, il y aura 7 cancers du sein en moins sur 1000 (diminution de 6%). Ainsi, 104 femmes auront encore un cancer du sein, même si elles ne mangent pas de viande rouge.

Pour la charcuterie, une diminution de 9 % signifie que 101 femmes sur 1 000 au lieu de 111 développeront un cancer du sein, même si elles interdisent toutes la charcuterie. Cela signifie que de nombreuses femmes mangeront moins de viande rouge et/ou de viandes transformées, sans réellement avoir de bénéfice pour la santé en termes de cancer du sein. Un deuxième point de critique de cette étude est que les femmes qui mangent beaucoup de viande rouge et/ou de viandes transformées mènent généralement une vie moins saine. Elles peuvent faire moins d'exercice, manger moins de fruits et de légumes, fumer plus souvent ou souffrir plus souvent de surpoids… Autant d'habitudes alimentaires et de vie qui pourraient également entraîner davantage de cancers du sein. Dans ce cas, la viande rouge et la charcuterie ne sont que l'expression d'habitudes alimentaires et de vie moins saines.

Conclusion

La recommandation du Conseil Supérieur de la Santé de manger moins de viande rouge et de charcuterie est une bonne recommandation pour la santé générale (moins de risque de cancer du côlon) et pour l'environnement. Que vous couriez également un risque moindre de cancer du sein de cette manière est plutôt douteux. S'il y a un effet, c'est un petit effet.


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