De nombreuses recherches ont été menées sur l'encéphalomyélite myalgique (EM) ou le syndrome de fatigue chronique (SFC), une fatigue débilitante qui ne disparaît pas avec le sommeil ou le repos. Les scientifiques étudient depuis des années les liens avec les perturbations du système immunitaire, des hormones et du métabolisme. Selon certains chercheurs, certains virus peuvent être un déclencheur du développement de l'EM/SFC. Dans le passé, la fatigue chronique était plus souvent associée à des infections graves telles que le virus d'Epstein-Barr, la fièvre Q ou le cytomégalovirus, bien que la science pointe dans des directions différentes. Le coronavirus nous apportera-t-il plus de clarté d'ici quelques années ?
Dans la pandémie actuelle, il semble que plusieurs patients connaissent une longue période de fatigue post-virale après avoir récupéré de la phase aiguë du Covid-19. Cette fatigue peut durer jusqu'à six mois, voire ne jamais disparaître complètement. Dans ce dernier cas, les chercheurs disent qu'il pourrait y avoir une conversion en ME/CFS. L'American Open Medicine Foundation a récemment lancé une étude pour étudier ce lien, tant au niveau génétique qu'au niveau des protéines et du métabolisme.
Les chercheurs testeront le sang de patients atteints de Covid-19 depuis deux ans et verront s'ils présentent des symptômes d'EM/SFC. Ils croient qu'il s'agit d'une occasion unique d'étudier les facteurs biologiques qui peuvent sous-tendre le syndrome de fatigue chronique. Reste à savoir si un lien est réellement trouvé.
Pour l'instant, cette association n'a pas encore été étudiée en Flandre. Néanmoins, ce thème est également préoccupant dans notre région. La patiente néerlandaise EM Evelien Van Den Brink a donc demandé au Parlement européen dans une lettre ouverte, publiée le 12 mai (Journée mondiale de l'EM/SFC), d'allouer des fonds suffisants à la recherche scientifique sur les conséquences à long terme du Covid-19.
Interrogé sur une réponse, le centre de diagnostic multidisciplinaire du SFC à Louvain signale qu'il doit y avoir au moins six mois de fatigue intense et de plaintes associées. Il est donc trop tôt pour constater une augmentation du nombre de demandes de diagnostic de SFC.
Parce qu'il n'y a pas encore de preuves des effets à long terme de Covid-19, de nombreux patients se sentent incompris. Dans plusieurs pays, dont les Pays-Bas et la Belgique, des groupes Facebook ont récemment fait leur apparition dans le but de rechercher le soutien de compagnons d'infortune et d'attirer davantage l'attention sur les longs séquelles du corona.
Entre-temps, une pétition mondiale a également été lancée contre la courte période de récupération communiquée sur le site Web de l'Organisation mondiale de la santé. Selon l'OMS, il faut environ deux semaines pour récupérer, mais les patients souffrant de plaintes à long terme ne sont pas d'accord.