La fréquence des rapports sexuels fait-elle une différence pour une sexualité épanouie? Découvrez comment évaluer la normalité acceptable pour vous et votre partenaire.
Que la plupart des gens ne soient pas à l’aise de parler de leurs ébats amoureux, cela est compréhensible. Après tout, vouloir préserver sa vie privée est légitime. Mais ne restez-vous pas avec l’impression qu’ils sont réticents parce que leurs activités ne semblent jamais à la hauteur des exploits publicisés un peu partout?
Quand je confie à mes proches avoir moins de rapports sexuels que les « quelques fois par semaine » claironnés un peu partout, à coup sûr ils déclarent qu’il en est de même pour eux. « Une vie sexuelle? Mais laquelle? », entonne-t-on en chœur. Mes amies expriment le souhait d’un peu de répit de la part de leurs maris, alors que les hommes avouent parfois rêvasser d’une aventure avec d’autres partenaires.
Il n’y a rien de choquant à ces allégations divergentes; au contraire, ce qui est surprenant c’est qu’hommes et femmes oublient qu’ils ont des mécanismes biologiques dissemblables. Dans son livre Mars and Venus in the Bedroom, John Gray décrit comment l’excitation se développe différemment chez l’un et l’autre. L’homme est plus réceptif à la sensualité du toucher, au goût, à l’odeur et aux indices visuels. Quant à la femme, son éveil érotique est plutôt de nature mental, une opération qui requiert du temps pour décrocher des activités quotidiennes et pour s’abandonner au plaisir. C’est à de rares exceptions près ce décalage entre le délai de réponse de chacun qui mène à l’incompatibilité sexuelle.
La solution préconisée par les sexologues de partout dans le monde? Une bonne communication entre les partenaires : c’est ce qui donne le plus rapidement des résultats pour une relation amoureuse satisfaisante. Il ne faut pas se surprendre que la libido de gens engagés dans une vie de couple à long terme soit parfois à plat, particulièrement durant des périodes plus occupées et stressantes, ou alors que les soins aux enfants sont plus exigeants. Le secret de la réussite des rapports intimes, expliquent les spécialistes, c’est de s’assurer que « le parfois » n’évolue pas vers « le jamais ». Outre cette règle, on peut s’accommoder du reste.
La thérapeute Heide McConkey voit en consultation des clients qui pensent avoir des problèmes sexuels alors qu’ils n’en ont pas vraiment. Les hommes, souligne-t-elle, parlent de leur anxiété quant à leurs performances. Et plusieurs se plaignent de ne maintenir leur érection que de trois à cinq minutes. « Félicitations!, leur rétorque-t-elle, vous êtes normal. »
Heide McConkey relate que plusieurs couples se plaignent de la forte pression ressentie d’avoir une vie sexuelle plus active et excitante. « J’ai récemment rencontré un couple qui, à n’en pas douter, était sincèrement amoureux. Ils ont admis qu’après près de vingt ans de mariage, ils ne faisaient pas l’amour très souvent et souhaitaient savoir que faire. » Après avoir été contre-questionné par la thérapeute, chacun des partenaires s’est déclaré satisfait du statu quo. « Si chacun est heureux d’avoir des relations sexuelles trois fois par jour, alors c’est une entente acceptable. De la même manière, si une fois par mois contente l’un et l’autre dans le couple, alors c’est suffisant. »
Heide McConkey, qui a conseillé nombre de personnes au fil des années, estime qu’il y a toujours un manque d’éducation sexuelle dans notre société. « Il y a encore des gens dans la vingtaine ou la trentaine qui me demandent ce qu’il leur arrivera s’ils se masturbent. Et je leur réponds que non seulement c’est normal de se masturber, c’est aussi bon pour la santé! »
Et que faire de la timidité? Tous n’ont pas le courage d’expliquer à leur partenaire comment les embrasser ou comment avoir du sexe oral. Les thérapeutes suggèrent alors qu’il est préférable de parler de ce qui nous procure du plaisir et de ce que l’on désire plutôt que d’insister sur ce qui ne marche pas. Quand on fait preuve d’honnêteté et d’ouverture avec son amant, c’est à ce moment-là que la chimie opère.
L’enquête internationale Durex sur le bien-être sexuel rapporte que 55 % des Canadiens déclarent atteindre l’orgasme lors de relations sexuelles. Voici comment ils se comparent avec des gens d’un peu partout dans le monde :
‘ 66 % des Italiens, des Espagnols, des Mexicains et des Sud-Africains affirment jouir presque à tout coup.
‘ 59 % des Américains parviennent généralement au grand frisson.
‘ 27 % des Japonais et 24 % des Chinois pourraient être traversés par un spasme de plaisir.