L’auteure Joana Lourenço a séjourné dans un camp de yoga à Jaipur en Inde. Voici quatre leçons de vie qu’elle a apprises lors d’un seul cours de yoga.
Par un beau matin de septembre, j’ai été réveillée par un paon à l’extérieur de ma luxueuse tente située sur le complexe touristique Oberoi Rajvilas à Jaipur, en Inde. On pourrait croire que le chant de cet oiseau n’a d’égal que son magnifique plumage. Mais on se serait alors trompé : car ce paon criaillait à répétition comme une oie ou un klaxon sur une rue indienne encombrée. Toutefois, je n’avais pas le temps de chasser l’oiseau de mon patio. J’avais un cours de yoga à 7 h 30 et j’étais en retard. Rentrant en vitesse dans la tente, j’ai enfilé un t-shirt et un legging avant de courir à travers le gazon luxuriant pour me rendre au spa.
Le cours venait de commencer quand j’ai atteint le pavillon, mais Das, le yogi m’a accueillie avec gentillesse. Vêtu d’une kurta blanche en coton et de pantalons, et d’un air aussi détendu, que je n’ai jamais vu chez quelqu’un, il m’a remis un tapis et une serviette. Et ensuite… nous avons commencé le yoga. C’était différent des cours que j’avais suivis à Toronto. Voici quelques leçons que j’ai apprises durant mon séjour :
L’importance de travailler sa respiration
Le yogi a commencé le cours en soulignant que les exercices de respiration sont la clé pour une bonne santé. Il s’est étendu sur le sujet et je dois avouer que j’ai décroché quand il a commencé à parler de « la purification des cavités nasales ». Il nous a alors fait faire de la respiration nasale, par alternance, et des exercices où nous devions retenir notre souffle, puis le relâcher. Dans l’espace d’un instant, toute la tension de mon sprint fou vers la classe s’est dissipée. Je me suis sentie calme et beaucoup plus éveillée.
J’ai été étonnée lorsqu’il a mentionné que ce type de pratique respiratoire pouvait combattre le rhume et éviter le mal d’oreilles en avion. Je me suis alors engagé, à ce moment, de mettre en pratique cet exercice, à mon retour, avant le début de la saison grippale.
Se pousser allègrement vers ses limites
Après une longue séance sur la respiration, nous avons entamé sur quelques asanas. Das nous montrait une posture, puis il venait nous tirer, nous pousser, nous plier et nous soulever pour que nous puissions mieux la réussir. Je savais que j’étais entre les mains d’un expert, mais je sentais tout de même une pointe d’anxiété lorsqu’il venait ajuster ma posture. Parfois, ça faisait mal – ainsi, au milieu d’une torsion particulièrement exigeante, j’ai crié comme un paon en panique. Mais lorsqu’il s’est éloigné et que mon corps a pris une position qu’il pouvait tenir, je suis parvenue à incarner une position plus approfondie qu’auparavant.
Et lorsqu’on épousait une posture, on devait la garder. Pendant longtemps. Je parle ici de très longues minutes, les amies! À plusieurs moments, j’ai eu l’impression que j’allais me mettre en boule, comme une vache, dans la chaleur étouffante et torride de l’Inde. Mais j’ai tenu bon, et ce, pendant plus longtemps que je ne m’en croyais capable. Enfin, je me suis sentie vachement fière de moi-même.
Accepter le processus et s’accepter
Par la suite, pendant que nous étions assis les jambes croisées, Das nous a demandé d’étirer l’un de nos bras, par-dessus notre épaule, et l’autre bras, derrière le dos, de manière à ce que nos mains se rejoignent.
La grande blonde vêtue de Lycra devant moi est parvenue à adopter cette position sans difficulté. En la regardant, je constatais comment je n’étais jamais arrivée à m’étirer à ce point. Das a dû noter mon menton qui était tombé par terre, car il a commencé à parler de l’importance de l’acceptation de soi et de progresser à son propre rythme. « Chacun fait de son mieux », nous a-t-il répété à plusieurs reprises. Après tout, ce que les yogis valorisent est l’apprentissage continu et le parcours du voyage intérieur. Et cela n’a rien à voir avec le jugement.
Je me suis trouvée un peu bête – me critiquer autant pour ne pas avoir été en mesure de réaliser cette position ne me faisait aucun bien. Heureusement, j’ai eu beaucoup de temps pour réfléchir à tout cela durant la séance de méditation.
Contrôler son ego
On a commencé à se sentir bien et à s’installer dans un silence confortable. Ce fut le moment le plus calme durant tout mon séjour en Inde. J’avais réussi à libérer complètement mon esprit quand Das nous a demandé d’ouvrir les yeux et a mis fin au cours avec un « Namaste » souriant.
J’étais déterminée à conserver ce nouvel état d’esprit zen. Mais je dois avouer que cet objectif s’est rapidement dégonflé quand j’ai entendu, malgré moi, Das faire des compliments à la dame en Lycra (une pratiquante régulière de yoga, croyais-je), et qu’elle lui a répondu : « Oh, mais je ne fais jamais de yoga. Je suis tout simplement flexible de nature. »
J’ai senti un petit pincement dans ma poitrine qui m’a poussé à rouler mes yeux et à vouloir répondre d’un ton sec. Mais je me sentais tellement bien et, plus encore, reconnaissante de me trouver dans un endroit si merveilleux, à faire du yoga et d’être tout simplement en santé. J’étais même reconnaissante de me faire réveiller par des paons en train de criailler. Je me suis donc tournée vers eux, le sourire aux lèvres, et avec un « Namaste », je me suis dirigée vers le pavillon et le soleil du Rajasthan.
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