Alors que le coupable principale des problèmes intestinaux demeure incertain, divers indices laissent supposer qui sont les déclencheurs possibles des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Entre-temps, faisons de notre mieux pour éviter les irritants et contourner les causes probables.
L’INFLAMMATION EXISTE pour de bonnes raisons : c’est ainsi, entre autres, que l’organisme combat les microbes pathogènes. Il arrive toutefois que ce processus naturel se déchaîne, pour des raisons encore inexpliquées, provoquant des maladies chroniques. Ces affections peuvent affecter la santé de différents organes, dont certains qu’on s’abstient en général d’évoquer dans une conversation polie. « Maladie inflammatoire chronique de l’intestin » (MICI) est le terme générique employé pour désigner les affections du tube digestif.
Les deux principales sont la colite ulcéreuse (ou rectocolite hémorragique), caractérisée par l’inflammation et l’ulcération de la paroi interne du côlon et du rectum ; et la maladie de Crohn, des gonflements localisés de la paroi interne du tube digestif. Ces deux pathologies entraînent douleurs abdominales, diarrhée, selles sanguinolentes, fatigue et perte de poids.
Le syndrome du côlon irritable n’est pas une MICI. Les deux maladies ont certains symptômes en commun, mais la première est plus courante, plus bénigne et n’implique aucune inflammation ou altération du tube digestif.
Une MICI se déclare en général au début de l’âge adulte et dure toute la vie. Les symptômes ne sont pas constants, les crises sont suivies de rémissions plus ou moins longues, et leurs victimes sont parfois stigmatisées en raison de la méconnaissance des MICI. Des anti-inflammatoires peuvent réduire la durée et l’intensité des crises. L’ablation des tissus attaqués ou leur contournement soulagent durablement les personnes atteintes de la maladie de Crohn, mais le risque de récidive sur des tissus sains ne peut jamais être exclu. Le traitement le plus courant contre une colite ulcéreuse grave consiste à remplacer le côlon et le rectum par un substitut synthétique, ce qui guérit l’affection de manière permanente.
Jusqu’aux années 1980, l’incidence des MICI au Canada était plus faible que dans les autres pays occidentaux comme le Royaume-Uni et les États-Unis. Depuis, leur prévalence augmente plus vite qu’ailleurs, au point qu’elle est aujourd’hui parmi les plus élevées du monde – en mars 2015, 240 000 Canadiens souffraient d’une MICI.
Les causes de ces maladies demeurent mystérieuses. Certains indices laissent croire que l’hérédité pourrait jouer un rôle, mais la plupart des malades n’ont pas d’antécédents familiaux. Les enfants nés au Canada dans des familles immigrantes venues de régions où les MICI sont rares – le sud de l’Asie, par exemple – courent autant de risques que ceux des familles non immigrantes, signe que l’environnement ou le mode de vie canadien jouent probablement un rôle dans la progression des MICI.
L’hygiène excessive est l’un des facteurs non génétiques soupçonnés d’être responsables d’une exposition insuffisante aux microbes présents normalement dans l’intestin et en assurant le bon fonctionnement.
Cette hypothèse pourrait expliquer pourquoi les MICI sont plus courantes dans les villes occidentales que dans les régions rurales, moins aseptisées, et pourquoi elles sévissent au Canada, pays où au moins 81 % des habitants sont citadins. Les édulcorants (qui inhibent la flore intestinale) et l’abus d’antibiotiques sont d’autres suspects, mais le coupable de ces douleurs d’entrailles est toujours incertain. Par contre, en tenant compte des déclencheurs probables des maladies de l’intestin, il est possible de faire des choix qui peuvent aider à vivre plus sainement.
Si vous avez apprécié cet article, les liens suivants pourraient vous intéresser :
– Une journée dans la vie de votre intestin
– Ballonnements : 10 conseils pour un ventre plat
– 10 remèdes de grand-mère contre les colites