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Les édulcorants contenus dans les sodas light causent-ils l'obésité ?

Dans la lutte contre l'obésité et les maladies d'affluence, il est recommandé de remplacer les boissons sucrées par des sodas light. De nouvelles recherches suggèrent que nous ne devrions pas faire cela.

D'où vient cette nouvelle ?

Dans une nouvelle étude de synthèse avec méta-analyse, des chercheurs canadiens ont rassemblé les études les plus récentes sur l'effet des édulcorants sur notre santé. Pour cela, ils se sont basés sur des études cliniques et des études de suivi. Seules les études qui répondaient aux exigences ont été incluses dans leur recherche. Au final, ils ont pu utiliser 7 études cliniques (1 003 participants) et 30 études de suivi (405 907 participants). En analysant les données ensemble, ils ont tenté de clarifier la relation entre les édulcorants et l'obésité d'une part et les édulcorants et les maladies de la richesse d'autre part.

Les études cliniques montrent que les édulcorants entraînent une réduction légère mais non significative du poids corporel. Il est frappant de constater que des études parrainées par l'industrie en particulier aboutissent à un résultat positif. Des études indépendantes tendent à indiquer un effet neutre.

Les études de suivi montrent un résultat différent. Ces études montrent qu'il existe une relation positive entre l'utilisation d'édulcorants (sous forme de boissons gazeuses light) et le poids corporel. Plus il y a de boissons gazeuses diététiques, plus le risque d'être en surpoids est grand. De plus, l'utilisation de sodas light semble également augmenter légèrement le risque d'hypertension artérielle, de diabète et de maladies cardiovasculaires.

Comment devons-nous interpréter cette nouvelle ?

Des méta-analyses antérieures ont également montré que l'effet des édulcorants sur notre poids corporel est plus complexe qu'on pourrait le croire à première vue. Les résultats apparemment contradictoires entre les études cliniques et les études de suivi le démontrent également. Lors de l'interprétation des résultats, il convient de garder à l'esprit que les études cliniques n'ont duré en moyenne que 6 mois. Ce temps est probablement trop court pour démontrer des effets négatifs significatifs sur le poids corporel et le risque de diabète et de maladies cardiovasculaires. Les études de suivi ont l'avantage de se dérouler sur une plus longue période (ici une moyenne de 10 ans) et le nombre de participants est plus important, mais leur principale limite est qu'elles ne peuvent pas démontrer une relation causale.

Il n'est pas clair dans quelle mesure les édulcorants intensifs, qui ne fournissent pas d'énergie, peuvent encore avoir un effet négatif sur notre poids corporel

Il n'est pas clair dans quelle mesure les édulcorants intensifs, qui ne fournissent pas d'énergie, peuvent avoir un effet négatif sur notre poids corporel. Plusieurs hypothèses circulent, mais doivent être approfondies. Par exemple, certains pensent que les édulcorants augmenteraient l'envie de sucreries, ce qui amènerait finalement plus de gens à manger. D'autres pensent que les édulcorants modifient la composition de notre flore intestinale et ont donc un effet négatif sur notre poids corporel.

D'autres recherches ont montré que l'utilisation de produits légers entraînait une consommation plus élevée en raison de l'effet psychologique :les gens se sentent moins coupables d'utiliser des produits légers et ont donc tendance à en manger plus. Cela annule complètement tout effet positif. Enfin, il est également tout à fait possible que les sodas light soient un marqueur de mauvaises habitudes alimentaires. Ce ne sont pas les boissons gazeuses light, mais les habitudes alimentaires malsaines qui sont à l'origine de l'obésité et des maladies liées au mode de vie.

Conclusion

Cette étude ne peut pas montrer si l'utilisation de boissons gazeuses diététiques provoque l'obésité. Il est clair, cependant, que l'utilisation d'édulcorants dans les boissons gazeuses à la place du sucre n'est pas une mesure suffisante pour prévenir ou traiter l'obésité et les maladies de la richesse.


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