Le défrichement et la dégradation des forêts signifient que plus de carbone est perdu que les arbres en croissance n'en absorbent.
La disparition des arbres libère 862 millions de tonnes de carbone, soit 425 millions de tonnes de plus que ce que les arbres absorbent. C'est plus que les émissions de tout le trafic aux États-Unis
En utilisant des techniques sophistiquées, des scientifiques américains ont découvert que les forêts tropicales étaient passées d'un réservoir de stockage de carbone à une source d'émissions. Ils rapportent cela dans Science.
Les recherches antérieures sur le bilan carbone de la forêt tropicale se sont principalement concentrées sur la déforestation à grande échelle. La nouvelle étude examine également les changements à plus petite échelle, tels que la dégradation des forêts due à l'exploitation forestière sélective - où seuls quelques arbres sont abattus - ou l'exploitation forestière locale par les peuples autochtones. La forêt est toujours là, mais il y a moins d'arbres différents.
Les scientifiques se sont appuyés sur des images satellites et des relevés de terrain entre 2003 et 2014, dans les forêts tropicales d'Amérique du Sud, d'Afrique et d'Asie. Cela leur a permis de calculer la quantité de carbone stockée par les forêts et la quantité libérée. La croissance des arbres élimine 437 millions de tonnes de carbone de l'air chaque année. Mais la disparition des arbres à grande et petite échelle libère également 862 millions de tonnes. Une différence de 425 millions de tonnes, plus que les émissions de tout le trafic aux États-Unis.
Pas de coupe à blanc, mais une perturbation à petite échelle s'est avérée responsable de près de 70 % des émissions de carbone.
Selon les scientifiques, l'étude souligne l'énorme potentiel des forêts tropicales. En stoppant la déforestation et la dégradation des forêts, nous retirerions 862 millions de tonnes de carbone dans l'atmosphère chaque année, soit environ 8 % des émissions mondiales annuelles.
