FRFAM.COM >> Science >> Santé

« On dit encore aux gens que les médicaments existants peuvent retarder la maladie d'Alzheimer. Et ce n'est pas vrai !"

Les mutuelles ne veulent plus rembourser les médicaments Alzheimer. Doit-on alors arrêter complètement de prendre des médicaments pour les malades d'Alzheimer ?

La commission des assurances de l'IRIZIV/INAMI, qui comprend des représentants des médecins et des caisses d'assurance maladie, propose de refuser le remboursement des médicaments Alzheimer existants aux nouveaux patients à partir du 1er juillet 2020, car les moyens ne fonctionnent pas ou sont insuffisants. L'intervention permettrait d'économiser 2 millions d'euros par an. Le gouvernement français a déjà arrêté le remboursement en 2018, car la Haute Autorité de Santé avait également déterminé que les médicaments disponibles étaient peu utiles.

Christine Van Broeckhoven, chercheuse sur la maladie d'Alzheimer, estime que les médecins doivent fournir les informations correctes aux patients. Et c'est que le médicament ne peut pas ralentir la maladie d'Alzheimer, il n'agit pas sur la mémoire et il a des effets secondaires. "Il n'est pas possible que les gens ne reçoivent pas les bonnes informations", dit-elle.

"Il faut être honnête avec les gens et il n'est pas juste de dire que les médicaments peuvent les aider" Chercheuse Alzheimer Christine Van Broeckhoven

Les opposants à la proposition suggèrent que les patients sous médication puissent continuer à vivre plus longtemps à la maison. "Il est possible que les médicaments aient un effet positif indirect sur le bien-être des patients et que certains puissent rester à domicile un ou deux ans de plus", répond Van Broeckhoven. "Mais le truc, c'est que les médecins continuent de passer les pilules. Même si les patients continuent de se détériorer, y compris physiquement. Il faut être honnête avec les gens et il n'est pas juste de dire que ces médicaments peuvent les aider. Je pense que les médicaments doivent s'arrêter dès que les patients entrent en maison de retraite ou s'ils continuent à décroître après un ou deux ans de traitement."

Van Broeckhoven trouve totalement inutile que la réduction de remboursement ne s'applique qu'aux nouveaux patients et que ceux qui reçoivent déjà les médicaments aujourd'hui continuent à compter sur le remboursement. « La réduction des remboursements se fait au détriment des patients et de la mutualité. Il serait préférable que les nouveaux patients reçoivent également le médicament pendant un ou deux ans jusqu'à ce qu'ils n'en bénéficient plus et qu'ils soient alors obligés d'arrêter."


[]