Les premiers habitants sédentaires du Croissant fertile ne comptaient pas uniquement sur les cultures saisonnières telles que les céréales sauvages pour leur alimentation.
Les premiers habitants sédentaires du Croissant fertile ne comptaient pas uniquement sur les cultures saisonnières telles que les céréales sauvages pour leur alimentation.
Après le Pléistocène, il y a environ 11 000 ans, le Néolithique a suivi. Au cours de cette période, l'humanité est passée de chasseurs-cueilleurs à des agriculteurs sédentaires pour de bon. Mais ce changement a pris beaucoup de temps, parce qu'on ne commence pas à cultiver du jour au lendemain. À l'approche de la révolution néolithique, les gens ont expérimenté l'agriculture pendant des siècles.
Les historiens ont toujours supposé que les premiers agriculteurs cultivaient principalement des céréales et des herbes sauvages, puis les "apprivoisaient" dans les cultures que nous connaissons encore aujourd'hui - comme le blé et le seigle. Mais ces céréales ne peuvent pas être récoltées toute l'année, et les récoltes peuvent aussi être décevantes. Le passage à un mode de vie sédentaire comportait donc des risques.
Les chercheurs canadiens proposent donc une position différente. Selon eux, les premiers agriculteurs du Croissant fertile (la région du Nil au Tigre et à l'Euphrate) comptaient non seulement sur les céréales, mais aussi sur les plantes des marais comme les roseaux et les carex. Après tout, ils étaient disponibles toute l'année et constituaient ainsi une base nutritionnelle sur laquelle on pouvait toujours compter.
Et bien sûr, sur le site archéologique de Kharaneh, vieux de 19 000 ans, dans le désert de Jordanie, ils ont trouvé des phytolithes (c'est-à-dire des restes de plantes fossilisées) provenant de céréales et d'herbe ainsi que de roseaux et de carex. Selon les chercheurs, cela montre que les premières sociétés agricoles étaient intelligentes pour ne pas mettre leurs œufs dans le même panier, mais pour répartir les risques. (chut)